Le Palais des congrès a abrité le 27 mai dernier la cérémonie commémorative de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, célébrée tous les 28 mai. Elle était placée sous le patronage de Mme Régine Tchicaya Oboa, directrice de cabinet du ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, en présence du directeur de cabinet de la ministre de la Promotion de la femme; du Dr Soliou Badarou, représentant adjoint de l’UNICEF, des représentants des organisations de la société civile engagées dans la promotion de l’hygiène menstruelle et du FAWE, ainsi que des élèves venus des départements de Brazzaville, Pointe-Noire, Bouenza, Plateaux et Pool.
Organisée en partenariat avec le FAWE, la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle est célébrée pour briser les tabous autour des règles et démystifier les fausses croyances associées à ce processus biologique naturel.
Au-delà d’une simple célébration, cette cérémonie fait partie des engagements pris par l’UNICEF et d’autres Agences du système des Nations-Unies pour garantir aux adolescentes la pleine jouissance de leur droit à une bonne santé. «L’UNICEF se tient toujours à vos côtés, afin que vous ne soyez plus stigmatisées, que vous ayez la bonne information, des produits d’hygiène menstruelle et des toilettes bien gérées dans vos écoles. Nous connaissons vos peurs, les frustrations que vous pouvez vivre et nous vous réitérons notre appui», a déclaré le Dr Soliou Badarou, en s’adressant aux adolescentes.
Le représentant de l’UNICEF a renouvelé l’engagement de son agence auprès du Gouvernement afin que chaque adolescente puisse s’épanouir et gérer aisément ses règles. «Depuis leurs premières règles jusqu’à la ménopause, les femmes ont en moyenne 460 fois leurs règles, ce qui équivaut à environ 2300 jours de leur vie. Bien qu’elles soient un processus biologique tout à fait normal, elles demeurent un véritable tabou dans beaucoup de nos communautés et constituent un handicap qui affecte la santé des filles et des femmes», a-t-il dit.
Il a indiqué que les menstruations continuent d’être une raison pour laquelle les filles ne vont pas à l’école à cause des douleurs, du manque de garnitures ou des toilettes dans les établissements qui ne sont pas adéquates pour bien gérer leurs règles. D’où la raison d’être de cette Journée.
Soliou Badarou a remercié les membres des clubs scolaires qui, selon lui, effectuent un travail remarquable de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle et la bonne utilisation des sanitaires.
Pour lui, la gestion de l’hygiène menstruelle est l’affaire de tous. «Gérer ses règles aisément, sans peur, est un droit dont les filles doivent jouir. Nous avons tous une responsabilité envers ces filles, pour garantir l’épanouissement de tout adolescent au Congo», a-t-il affirmé.
Avec l’appui de l’UNICEF et de ses partenaires financiers, le Gouvernement s’est engagé, a dit Mme Régine Tchicaya Oboa, «à briser les tabous autour de la menstruation afin qu’elle devienne un cycle normal dans la vie des jeunes filles».
Elle a rappelé que le cycle menstruel prend en moyenne 28 jours et les règles en moyenne 5 jours. «Elle sont 5 millions de femmes à rencontrer des difficultés pour gérer leurs menstruations. Cela a pour conséquence, la déscolarisation, l’impossibilité de travailler plusieurs jours par mois et cause 70% de risques d’infection vaginale», a précisé la directrice de cabinet.
«Le Gouvernement ne cesse de déployer de multiples efforts afin que les établissements scolaires disposent en leur sein des points d’eau et des installations sanitaires des filles séparées de celles des garçons», a-t-elle indiqué, tout en regrettant l’ignorance de la gestion des déchets de protection hygiéniques dans les écoles.
«Souvent, on ne prévoit pas de bacs pour collecter les protections hygiéniques souillées dans les toilettes pour filles. Nombreuses sont des adolescentes qui ne peuvent pas acheter les protections hygiéniques. Elles s’absentent de l’école pour éviter d’avoir des habits tâchés. La bonne santé et l’hygiène menstruelle permettent à nos filles de rester à l’école et d’obtenir de bons résultats scolaires. La célébration de cette Journée va au-delà de la simple information. Elle participe également à l’autonomisation des femmes et des filles parce qu’elle les aident à parler librement de règles, signe de l’épanouissement», a conclu Régine Tchicaya Oboa.

Cyr Armel YABBAT-NGO