Chercheur, inventeur, concepteur en électromécanique, Gabriel Mouyelo est le concepteur et promoteur de l’autocuiseur pour farine de manioc. Un appareil qui permet de cuire et malaxer le foufou de façon automatique et électrique. Ce qui fait de lui l’unique inventeur dans ce domaine. Il en parle dans l’entretien qu’il nous a accordé.
*Parlez-nous de votre invention: de quoi s’agit-il exactement? Et comment fonctionne-t-elle?
**J’ai mis au point un autocuiseur que j’appelle autocuiseur Mouyelo ou, en terme technique, autocuiseur de pain pour farine de manioc, un appareil qui permet de cuire et malaxer le foufou de façon automatique et électrique sans trop solliciter ses muscles. L’appareil fonctionne sur 220 Volt, au moyen d’un simple jeu de bouton. Il y a le bouton d’ébullition de l’eau et le bouton du malaxage. Vous versez d’abord l’eau, lorsqu’elle va atteindre 100°C, vous plongez la farine de manioc qui doit également bouillir dans l’eau. Si le foufou ne boue pas dans l’eau, l’opération va rater. Après ébullition, vous rabattez le couvercle et actionnez le bouton de malaxage. La spatule mécanique va effectuer un mouvement de va et vient, pendant que la marmite tourne; question de ramener la patte qui a tendance à échapper à l’opération de malaxage. J’ai interprété l’opération manuelle de la femme dont j’ai réduit la pénibilité du travail au moyen de ce mécanisme.

*Comme tout inventeur, avez-vous un brevet d’invention pour votre appareil?
**Une invention comme celle-ci ne pouvait que bénéficier d’un brevet d’invention. Cet appareil a beaucoup intéressé les autorités. Le ministre Gilbert Ondongo, de l’Economie, m’a aidé à obtenir ce brevet de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) basé au Cameroun.

*La 8e édition du Salon africain de l’invention et de l’innovation technologique (SAIIT) s’est tenue à Brazzaville en octobre dernier. Vous y avez pris part. Comment s’est faite la sélection?
**La condition sine qua non pour participer à ce salon était de se munir obligatoirement du brevet d’invention pour être sélectionné. Pour cela, je ne peux que remercier le ministre de l’Economie.

*Rencontrez-vous des difficultés financières pour réaliser votre autocuiseur? Recevez-vous des financements?
**Par cette interview, vous répondez à mon cri de cœur. Je souhaiterais que nous puissions bénéficier d’un financement pour lancer ou mettre sous pied une unité de production pour que cette machine soit sur le marché.

*Que doivent faire les Congolais pour avoir un autocuiseur dans leur ménage? Quels sont les clients qui viennent à vous?
**Nous avons les ménages, les restaurants, les internats, les hôpitaux. J’ai commencé à aider certaines femmes dans les ménages. J’ai évité de continuer à le faire parce que pour le moment, je ne dispose pas d’un atelier.

*Aideriez-vous les jeunes innovateurs à rendre leurs rêves et idées réelles, s’ils se présentaient à vous?
**Avec l’expérience que nous avons, il y a des jeunes qui viennent à nous pour qu’on les aide à s’épanouir dans le cadre de la propriété intellectuelle. Par exemple, il y a un jeune au nom d’Elenga que j’ai reçu. Il avait mis au point un dispositif anti-électrocution qui sécurise les usagers de l’électricité pour ne pas s’électrocuter; je l’ai encouragé. Pour lui, je suis une référence.

*Quels conseils donneriez-vous aux porteurs des projets ou aux porteurs d’idées?
**Je trouve qu’il ne suffit pas seulement de rechercher les financements. Il y a aujourd’hui un centre de formation en business plan au Plateau des 15 ans. Ce centre aide les jeunes à élaborer les business plans. Grâce à ces plans, ils auront la possibilité de frapper à n’importe quelle porte.

Propos recueillis par
Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA