Miangué! Voilà un autre nom qui dira sans doute quelque chose aux amateurs du ballon rond congolais, du moins à ceux qui ont un certain âge. Nombreux sont en effet ceux qui gardent quelques souvenirs irrésistibles de cet attaquant ayant fait la gloire du Patronage Sainte-Anne, puis d’Etoile du Congo avant d’aller monnayer son talent en France. Pour les jeunes qui n’ont jamais eu la chance de voir jouer Boniface Miangué, on doit à la vérité d’écrire que cet attaquant était doté de moyens physiques et techniques indéniables. Il fit parler de lui par son sens de débordement, sa vitesse de course et sa puissance de pénétration dans la «zone rouge», son sens du but: en un mot par son opportunisme. Pour son 1,80m et ses 70kg, il affichait un beau gabarit. Vif, perçant, solide: on peut le considérer comme l’une des plus belles figures du football congolais.
Boniface Miangué est venu au football, comme les autres joueurs de sa génération, par le biais du mwana-foot. Sans perdre de temps, les dirigeants du Patronage Sainte-Anne s’intéressent à lui et l’engagent dans leur club en 1984. Il n’avait pas encore 20 ans révolus. Le jeune garçon est d’abord utilisé comme avant-centre. En effet, avec son grand gabarit, on estime qu’il peut remplacer Daniel Ebomoua qui a pris sa retraite. Mais, c’est plutôt au poste d’ailier droit qu’il va éclater et briller de mille feux pendant les deux saisons qu’il y restera.
Dès sa première année dans Patronage Sainte-Anne, bien qu’étant souvent réserviste parce qu’encore frêle, Boniface est appelé à porter le maillot national par Zoran Ristic, alors sélectionneur national. Il participe à la 1ère Coupe de l’UDEAC, en 1984.
En 1985, Boniface marque tellement le championnat de son empreinte que les dirigeants d’Etoile du Congo le recrutent pour en faire la locomotive de leur attaque, aux côtés de Roger Ekiembolé et de Didier Bonazébi pour la saison 1985-1986.
En 1987, Miangué devient objet de transactions entre les dirigeants stelliens et ceux du SC Bastia (France) dont l’équipe est venue disputer trois matches à Brazzaville pendant la trêve hivernale. Le SC Bastia, décidé à bénéficier des services de Miangué, n’hésite pas à donner satisfaction totale à l’Etoile du Congo qui accepte de céder son attaquant à la fin de la saison.
Entre-temps, le jeune Miangué atteint une célébrité extraordinaire à l’occasion de la double confrontation Congo-Côte d’Ivoire (0-2 et 1-2), les 29 mars et 5 avril, lors des éliminatoires de la CAN 1988 et aux 3e Jeux d’Afrique centrale (18 au 30 avril) à Brazzaville. Ce sont tous les férus de football qui l’adoptent et scandent son nom.
Sans attendre la fin de la saison, Boniface Miangué débarque un beau jour de juillet 1987 à Bastia en France où l’attend une autre saison. Une saison au cours de laquelle les joueurs professionnels congolais sont légion en Ligue 2 : Mouyabi et Roger Zaba (Beauvais), Francis Samba (AS Cannes), Bakékolo ‘’Kwakara’’ (Le Puy), Ndomba ‘’Géomètre’’ (Lyon), François Makita (Nîmes). Mais Miangué connaît malheureusement une année « noire » où blessures et déceptions s’enchevêtrent pour torpiller une ambition légitime de briller. Il n’aura disputé en tout et pour tout que trois matches en Ligue 2. Une fin de carrière triste pour celui qui était promis à un bel avenir…

G.-S.M.