C’est le deuxième ouvrage du colonel Aline Olga Lonzaniabeka. Il a été présenté officiellement, samedi 30 octobre 2021, à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères, à Brazzaville. Publié aux Editions Hémar, ce livre, structuré en trois parties, compte 222 pages.

Présentant cet essai, le Pr Scholastique Dianzinga a d’abord lu un extrait de la préface signée par Mme Antoinette Sassou-Nguesso, épouse du Chef de l’Etat et présidente de la Fondation Congo Assistance: «Mon vœu est que le colonel Aline Olga Lonzoniabeka poursuive ses recherches sur les Forces armées congolaises et nous instruise davantage sur leur fonctionnement et leur politique d’intégration et de promotion de la femme en leur sein».
Le thème au centre de sa réflexion et que suggère le titre de l’ouvrage, a ajouté le Pr Dianzinga, est complexe et l’auteure s’est heurtée au droit de réserve «qui est une obligation en ce qui concerne les armées». A cela s’ajoute la distance à observer vis-à-vis de l’objet de recherche pour respecter une certaine objectivité dans l’analyse des faits dès lors que son travail adopte parfois une approche historique, sociologique et s’inscrit aussi dans la polémique, ce domaine qui étudie la guerre en tant que phénomène d’ordre social et politique. Parmi les qualités, je voudrais souligner le fait que l’auteure ait choisi d’investir la situation des femmes dans les institutions militaires, dans l’approche plurielle. Elle a pris en compte les femmes dans toutes les armées du monde.
L’un des aspects traités dans la première partie après la définition des termes ‘’soldat’’, ‘’armée’’, ‘’guerre’’ est l’historique de l’émergence des femmes dans les armées, mais aussi dans les mouvements de résistance.
Au Congo, outre les résistances, le colonel Lonzoniabeka cite entre autres, la Franco-congolaise Jane Vialle qui pendant la Seconde Guerre mondiale entra dans la Résistance à Marseille (France) dans le Réseau ‘’Combat’’…
Au centre de la deuxième partie, l’auteure évoque la condition de la femme militaire dans les institutions.
Dans un chapitre de la deuxième partie, l’auteure s’est appesantie singulièrement sur les inégalités.
La troisième partie porte sur la présentation et l’organisation de la Force publique congolaise.
L’armée congolaise est exclusivement masculine jusqu’au 10 décembre 1975, date de l’intégration du premier contingent des femmes. Et il faudra attendre deux ans, le 9 août 1977, pour que soit promulgué le texte sur le statut du personnel féminin dans l’armée. En décembre 1988, une vingtaine de femmes sur environ 400 hommes bénéficient d’une formation à l’Académie militaire Marien Ngouabi, l’école formant des élèves officiers d’active.
Un autre fait relevé est l’accès, au sortir des violences socio-politiques de 1998, à une formation pour servir dans la Sécurité présidentielle.
Après avoir montré l’importance de la gestion des carrières dans l’armée, il y est présenté des statistiques sur la représentation des femmes dans les Forces armées congolaises, leur répartition par grade, les effectifs féminins par sexe et grade, les effectifs féminins selon les métiers. Il ressort un taux de féminisation faible. Globalement, les perspectives sont déclinées dans le dernier chapitre qui porte sur le bilan, l’appréciation de l’état de la féminisation des Forces armées congolaises, les avancées, les suggestions et recommandations…
Ce livre, a conclu le Pr Dianzinga, est une mine d’informations et de connaissances sur la place et la contribution des femmes dans la guerre, la sécurité et la paix.
En leurs qualités d’hommes de sciences, les colonels Euloge Simplice Lébi et Bellarmin Ndongui ont porté un regard critique sur ce livre. Alors que le Pr Mukala Kadima Nzuji, l’éditeur, a loué la passion de savoir, l’audace et la détermination de l’auteure qui donnent naissance à cet ouvrage. Elle a inscrit son travail dans une perspective comparatiste.

Alain-Patrick
MASSAMBA