Le Cadre permanent de concertation (CPC) des Trésors publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a tenu sa neuvième session, du 4 au 8 mars dernier, à Brazzaville, sous le thème «Techniques d’émission et amélioration du taux de participation des spécialistes en valeurs du trésor (SVT) sur le marché des valeurs du trésor de la CEMAC». Les pays de la CEMAC souhaitent devenir des pays émergents. L’objectif visé est de renforcer le rôle pivot du marché des valeurs du trésor de la CEMAC dans la mobilisation et l’allocation des ressources.
Les travaux ont été placés sous la conduite de Gatien Ondaye Obili, conseiller à la gestion et au suivi de la trésorerie au ministère de l’Economie et des finances, président en exercice du Cadre permanent de concertation des trésors publics de la CEMAC, pour son premier mandat à la tête de cette institution. Il avait à ses côtés Marcel Ondélé, secrétaire général adjoint de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), Serge Dino Daniel Gassakys, directeur national de la BEAC, Christian Rodrigue Otoly, gestionnaire de la cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT), rapporteur du CPC TP CEMAC, et Serge Ouarasso Monvossé, directeur général du trésor et de la comptabilité publique de la République Centrafricaine.
La première session de 2024 a consisté à dresser un état des lieux des différentes techniques d’émission des titres publics de la CEMAC et de la participation des spécialistes en valeurs du trésor.
Au regard du monde en perpétuel changement, les cadres des trésors publics des pays de la CEMAC ont réfléchi aux réponses pertinentes face aux défis actuels et à venir. La question centrale pour les Etats et pour le CPC des Trésors publics est de savoir comment continuer à respecter les engagements financiers tout en dégageant suffisamment de marges de manœuvre pour financer l’investissement et la croissance économique.
Il a été relevé que le marché des valeurs du Trésor de la CEMAC poursuit son évolution, avec un encours qui s’établit à 6.408,5 milliards de FCFA à la fin du mois de janvier 2024, soit 9,2 % du PIB de la CEMAC. Celui-ci est composé à 80,6 % par les obligations du trésor assimilables (OTA) et à 19,4 % par les Bons du trésor assimilables (BTA).
Les parts détenues par les investisseurs institutionnels et les personnes physiques, qui ne représentaient que 1% du volume total en 2018, s’élèvent aujourd’hui, respectivement, à 16,1 %, soit 1.032,3 milliards de FCFA, et 2,8 %, soit 177,1 milliards de FCFA.
Serge Dino Daniel Gassackys a souligné: «La question du financement de nos économies, déjà cruciale, revêt de nos jours plus d’acuité encore, en raison des différentes crises qui sévissent à travers le monde, avec comme corollaire la faible mobilisation des financements extérieurs. A ce titre, le marché des valeurs du trésor de la CEMAC est devenu une alternative crédible pour le financement des besoins de nos Etats».
Pour sa part, Gatien Ondaye Obili a mis en exergue la perspective mettant en lumière la nécessité de l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et des politiques d’investissement.
A noter que le Cadre permanent de concertation des Trésors publics de la CEMAC a été institué en novembre 2021, en vue de permettre aux administrations financières de la CEMAC d’échanger de manière régulière, pour harmoniser, partager les bonnes pratiques et renforcer la coordination des interventions des Etats sur le marché.

Philippe BANZ