Fidèle à une tradition qui a pris corps et qui consiste à célébrer la Messe chrismale le Mercredi saint au lieu du Jeudi saint à cause des prêtres exerçant leur ministère en zone périphérique, l’archidiocèse de Brazzaville a célébré la Messe chrismale mercredi 5 avril 2023, en la Cathédrale Sacré-Cœur. Célébrée en mémoire du dernier repas que le Seigneur Jésus avait partagé avec ses disciples et au cours duquel il avait institué l’Eucharistie, la Messe chrismale est considérée à juste titre comme la fête du clergé. C’est l’occasion indiquée au cours de laquelle, l’évêque bénit les huiles devenues saintes et les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales.

Présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, et concélébrée par NN.SS. Javier Herera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, ainsi que plusieurs prêtres œuvrant aussi bien dans l’archidiocèse de Brazzaville, que dans d’autres diocèses et diverses structures de l’Eglise.
Dans une animation liturgique de la chorale des Grands séminaristes et du chœur diocésain Les amis du Grégorien, la messe a connu une grande participation des religieux, religieuses de diverses congrégations aux côtés des laïcs venus de diverses paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville.

Une vue des prêtres concélébrants
Une vue des prêtres concélébrants

Dans son homélie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, parlant de l‘onction a affirmé: «L’onction que reçoit le baptisé a donc pour objectif de porter Dieu aux autres. Et parmi les baptisés, de façon spéciale, ceux qui sont revêtus du sacerdoce ministériel, sont appelés à prendre une plus grande part de responsabilité par rapport au témoignage et à la propagation de la Bonne Nouvelle, comme le relève si bien Lc 12, 39 à 48: «À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup». S’adressant aux prêtres et aux diacres, l’archevêque a rappelé: «Pour ne pas se diluer en se laissant tracter par des vents contraires aux fondamentaux de l’Eglise, pour transmettre la Bonne Nouvelle avec tout son éclat, il nous faut nous souvenir que nous sommes et devons être des consacrés d’élite, ceux dont l’Eglise et le monde ont besoin aujourd’hui et maintenant. Ils ont besoin de religieux et de religieuses, d’hommes et de femmes qui consacrent la totalité de leur vie à Dieu. Ils ont besoin de lumière pour maintenir la profondeur de la foi, pour transmettre l’authenticité de la Parole, protéger la beauté de la création, pour être aussi des guides, des «professionnels» de la louange, être des êtres de lumière qui empêchent les ténèbres de se répandre et d’obscurcir les cœurs.»
«Le monde actuel et notre Eglise ont besoin de consacrés qui résistent aux pressions du temps, des consacrés qui coupent court à la circulation du Mal véhiculé trompeusement comme progrès ; ils ont besoin de consacrés qui mettent leur foi plus fortement en action sur le plan politique ; ils ont besoin d’oints de Dieu qui ne perdent pas Dieu du regard; le monde et l’Eglise ont besoin de consacrés qui sont capables de dénoncer les nouvelles théories de complots savamment ourdis contre la famille instituée par Dieu, théories qui logiquement conduisent à des épilogues dramatiques au sein de nos familles. L’Eglise a besoin de consacrés qui extirpent les hommes englués dans les illusions d’un bonheur magico-religieux qui plongent dans de fausses espérances.», a déclaré l’archevêque de Brazzaville.
Après l’homélie a eu lieu le renouvellement des engagements sacerdotaux par tous les prêtres concélébrants, suivi de la bénédiction des huiles des malades, des catéchumènes et du saint chrême devenues des huiles saintes.
Vers la fin de la messe, l’abbé Donatien Bizaboulou, dans son mot de remerciements, au nom du clergé, a porté plus loin l’écho des quatre proximités: proximité avec Dieu, proximité avec l’évêque, proximité avec les confrères prêtres et proximité avec le peuple de Dieu.
Intervenant en dernier lieu, le pasteur de l’Eglise de Brazzaville a consolidé la foi de ses confrères prêtres en leur recommandant de tenir bons, d’être forts, fiers de leur sacerdoce et de continuer à refléter le bon exemple dans leurs milieux respectifs de vie.

Gislain Wilfrid BOUMBA