Frappé par un cyclone et éprouvé par les violences, le peuple du Mozambique en proie à la pandémie de COVID-19, sombre dans une extrême détresse. Mgr Luiz Fernando Lisboa, évêque de Pemba, témoigne et se préoccupe profondément de cet état de fait qui met à mal la vie de ses compatriotes.

Le manque d’aide et la saison des pluies aggravent la crise humanitaire dans la province de Cabo Delgado. Cette région est déjà éprouvée par un conflit qui a débuté en 2017 et causé environ 2 000 morts et 600 000 déplacés. Depuis le 23 janvier dernier, ce pays du Sud-est de l’Afrique est balayé par le cyclone Eloïse, qui a fait plus de 260 000 réfugiés et au moins 21 victimes.
Devant cette réalité, Mgr Luiz Fernando Lisboa, décrit la situation dramatique de la population locale. «Les personnes rassemblées dans les camps de réfugiés de la région de Metuje, à environ 40 km de Pemba, vivent dans des tentes très précaires, battues par la pluie et avec peu de nourriture disponible», explique-t-il. «Ces derniers jours, il y a eu quelques attaques dans les villes de Palma, Macomia et Nangade», constate également le prélat. Par conséquent, «les gens continuent de fuir pour chercher refuge ailleurs», ce qui rend «de plus en plus difficile la possibilité de récupérer une aide suffisante pour tous».
L’évêque de Pemba remercie le Pape François pour sa proximité manifestée à plusieurs reprises envers la population de la région touchée, lors d’une audience accordée à Mgr Lisboa le 18 décembre 2020. Le Souverain pontife réitère son engagement à être «une voix active dans la défense du peuple mozambicain», car la mission de l’Eglise est précisément celle de «donner une voix à ceux qui n’en ont pas». Le prélat note aussi que la situation de crise actuelle a obligé l’Eglise locale à se «réinventer» pour offrir un «nouvel espoir» aux personnes déplacées, notamment parce qu’une fois le conflit terminé, la reconstruction de la communauté locale prendra «de nombreuses années».
Mgr Lisboa s’inquiète ensuite de la crise sanitaire causée par la COVID-19 qui a causé plus de 38 000 cas positifs et 367 décès au Mozambique. Des chiffres qui en forte hausse ces derniers temps, et qui poussent l’évêque de Pemba à demander «une distribution plus équitable des vaccins», afin d’éviter qu’ils n’arrivent en Afrique qu’à la dernière minute, «après avoir atteint tous les autres pays du monde». «Ce ne serait pas juste».

Azer ZATABULI