La capitale angolaise Luanda a abrité, vendredi 29 janvier 2021 un mini-sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). La crise sécuritaire en Centrafrique était, entre autres sujets, au centre de la rencontre.

Pays situé au centre du continent africain, la RCA a connu en fin d’année 2020 des élections présidentielle et législatives troubles. Une coalition des rebelles frustrée par la non prise en compte des candidatures de certains de leurs aux législatives, soutenue par l’ex-Président François Bozizé dont la candidature à la présidentielle a été retoquée, entend toujours marcher sur la capitale Bangui. Le Président réélu Faustin-Archange Touadéra trouve son salut jusqu’ici, grâce à l’armée centrafricaine qui certes manque de la logistique, mais est appuyée par la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), les mercenaires russes et l’armée rwandaise.
Parmi les sujets à l’ordre du jour figurait la désignation d’un médiateur pour la RCA. Cette nomination avait pourtant été annoncée depuis novembre 2020, lors d’une réunion de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), mais n’avait jamais été concrétisée.
Seulement, Faustin-Archange Touadéra pose des conditions. Des sources diplomatiques indiquent qu’il s’est opposé du fait que la personne désignée émane de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) notamment des deux Etats que sont le Tchad et la République du Congo, que le Président centrafricain soupçonne d’être trop proche de l’opposition centrafricaine.
Récemment, c’est le Président de la Commission de la CEEAC, l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo qui a repris le flambeau. D’où ce choix pour sortir de l’impasse de tenir un sommet sous l’égide de la Conférence des pays des Grands Lacs (CIRGL), que dirige actuellement l’Angola.
Le Tchad ne fait pas partie de la CIRGL , mais y a été convié en raison de sa grande influence sur la sécurité de la sous-région. Outre la question du médiateur, les dirigeants de l’organisation sous-régionale ont également discuté d’un éventuel envoi en Centrafrique des renforts militaires, pour la pacification de ce pays, en proie à des émeutes depuis des décennies. Ainsi, l’Angola et la République démocratique du Congo ont été sollicitées.

Gaule D’AMBERT