Cela fait un bon bout de temps que la chanteuse congolaise Phanie Benja (Stéphanie Maboungou à l’Etat-civil) a disparu des radars. Elle a refait surface le samedi 12 mars dernier, à Massissia, dans le 8è arrondissement de Brazzaville. Pour annoncer une nouvelle qui rendra, certainement, amers beaucoup de ses fans éparpillés à travers le monde: son retrait de la scène artistique.

Phanie Benja a annoncé sa décision, à l’occasion d’une cérémonie en hommage à l’ensemble de ses parents défunts: son père Jacques Maboungou Wa Nzaba, sa mère Stéphanie Nkoula, sa sœur, la chanteuse Jacquito Wa Mpungu, son fils aîné, Weirdal-Horst Sitta (mort au front, en Afghanistan), ses frères Jacques Marthy Mahoua, Victor Bahondana ‘’Vicky Bahos’’, et Jacques Maboungou, décédé le 4 février dernier.
C’est donc la succession de ces événements douloureux qui a poussé Phanie Benja à franchir le rubicond. Elle qui a fait ses premières armes dans des chorales chrétiennes brazzavilloises. Avant de signer, en 1996, son coup d’essai: «Ma vie». Une œuvre autobiographique à travers laquelle la chanteuse partage avec les mélomanes ses souvenirs d’enfance ainsi que les joies et les peines d’une mère, d’une sœur.
Cet album sur lequel trône notamment le titre «Oko montre la mer à Taty», révèle l’artiste au public africain et européen. Ses chansons sont diffusées sur plusieurs chaînes de radio et télé congolaises et étrangères: Africa nO 1, RTG (Gabon), Radio et Télé Congo.
L’artiste s’affiche également dans les colonnes de grands magazines et journaux: «Amina», «La Semaine Africaine», «L’Union» (Gabon)…
La belle percée de Phanie-Benja sur la scène musicale est couronnée en 1998 par la sortie de son deuxième album: «Le Droit de rêver». Une œuvre enregistrée au studio Kos & Co, à Paris, dans laquelle l’artiste rêve notamment de paix dans son pays. D’où la chanson «Paix au Congo».
Cet album bénéficie de la signature de plusieurs monstres sacrés de la musique: Canta Nyboma, Dally Kimoko, Ngouma Lokito, Lokassa ya Mbongo, Manuaku Waku, Delvis Salsero, etc. Le succès de cet opus est tel que Phanie Benja reçoit le trophée «Tam-Tam d’Or», dans la catégorie meilleure artiste de la diaspora. C’était en 2011, à Owando (département de la Cuvette).
Malheureusement, quelques mois seulement après cette distinction, la vie de Stéphanie Maboungou va connaître un tournant dramatique: son fils aîné, Weirdal-Horst Sitta, meurt à l’âge de 27 ans au front, en Afghanistan.
Depuis lors, Phanie-Benja continue de pleurer le premier fruit de ses entrailles.
Et comme si cela ne suffisait pas, un autre évènement malheureux va s’ajouter quatre mois plus tard à ce tableau déjà assombri: sa mère «Maman Nkoula» décède, à son tour. La douleur s’alourdit le 4 février dernier avec le rappel à Dieu de Jacques Maboungou.
Dans un tel état d’âme, l’artiste s’est vu contrainte d’annoncer la fin de sa carrière et son retrait de la vie artistique.
Phanie-Benja remercie ses fans, les journalistes, les animateurs, les promoteurs culturels pour le soutien dont ils ont chacun fait montre à son endroit durant les années de sa carrière musicale.

Véran Carrhol YANGA