Enregistré au ministère de la Culture et des arts, le groupe folklorique Bana-zola (traduisez les enfants qui s’aiment) du village Mboukoulou, dans le district de Louvakou, à quelques encablures de Dolisie (Département du Niari), créé le 14 février 2021, prépare un album. L’annonce a été faite par Pierre Bavoueza, alias Bozi, le président du groupe.

*Monsieur le président-fondateur, comment vous est venue l’idée de créer ce groupe?
**A notre arrivée ici en mi-mai 2020, j’avais constaté que les jeunes, hormis les travaux champêtres n’avaient pas de distractions saines. J’ai décidé de monter ce groupe apolitique à caractère culturel et économique appelé Bana-zola. Il rassemble les jeunes de l’axe Mboukoulou, village PLM, Moulandou-Nzahou, Bolo, Ndoukou. Nous avons mis en place les instances dirigeantes qui ont rédigé les textes fondamentaux que nous avons adoptés au cours de l’assemblée générale constitutive tenue le 14 février 2021 dans l’une des salles de l’école primaire du village. Le groupe s’est fait enregistrer au niveau du département. Aussitôt, nous nous sommes mis au travail. A ce jour, notre répertoire compte plus d’une trentaine de chansons axées sur l’amour de la patrie, de la terre; l’économie, le travail, l’obéissance, l’éducation, la paix sans laquelle on ne peut rien faire. La plupart de nos chansons sont en langue du terroir Sundi qui est notre socle. Il y a aussi des chansons en lingala et kituba.
Suivant notre calendrier de travail, les répétitions se font trois fois dans le mois. Bien que nous chantons et dansons tous les dimanches. Pour diversifier nos sources de revenus, les mardis de chaque semaine sont réservés aux activités des travaux champêtres du groupe. Nous cultivons le manioc, le maïs, le haricot, l’arachide, l’igname. Pour cette première année, par exemple, nous avons récolté 93 sacs d’arachide, 65 sacs d’haricot et 102 sac de maïs qui attendent d’être commercialisés. Ce n’est pas mal pour un début. Sur invitation, nous animons aussi les mariages, les veillées mortuaires et les autres manifestations festives.
*Quelles sont les difficultés particulières que vous rencontrez dans la zone ?
*Le mauvais état de la route, surtout en saison des pluies constitue un frein pour les commerçants qui viennent en dent de scie pour acheter nos produits vivriers qui, parfois, pourrissent dans les champs. Notre zone est très fertile. Tout pousse ici. Nous constituons le premier grenier économique du Congo. Voilà pourquoi, nous sollicitons, auprès de nos autorités, la réhabilitation du tronçon Dolisie-Mboukoulou, long de 25 km. Au plan culturel, nous avons un album en chantier, mais, il nous manque de producteurs pour nous sortir de l’anonymat. Nos chansons font déjà tabac dans la contrée. Nous demandons aux opérateurs économiques, en particulier, et ceux du district de Louvakou en général, de nous aider en nous octroyant des tracteurs, afin de booster notre production. Vous n’allez pas investir dans le désert.

Propos recueillis par
Equateur Denis NGUIMBI