Les deux Chambres du Parlement ont adopté les 27 et 28 juillet derniers le projet de loi de finances rectificative, exercice 2022, élaboré dans un contexte, au plan national par la poursuite de l’exécution du programme de facilité élargie de crédit conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que par une reprise économique fragile dûe aux conséquences négatives de la pandémie de la COVID-19 et de la crise en Ukraine.

Après avoir présenté la loi de finances rectificative devant les deux Chambres du Parlement le lundi 1 août 2022, le ministre des Finances, Roger Rigobert Andély, était face aux députés et sénateurs pour son adoption. Le budget de l’Etat rectifié, exercice 2022 est arrêté en recettes à la somme de 2.825.058.000.000 de francs Cfa et en dépenses à 2050.750.000.000 de F.Cfa. Ce budget dégage un excédent budgétaire de 774.308.000.000 de F.Cfa destiné à financer une partie du déficit de trésorerie de 1.181.893.000.000 de F.Cfa. Le solde du déficit de trésorerie (407.985.000.000 de F.Cfa), sera financé par des apports extérieur et intérieur à rechercher.
Les hypothèses macroéconomiques retenues dans l’élaboration de ce budget se déclinent comme suit: production (100,2 millions de barils en 2022, contre 100 millions de barils en 2021); prix du baril de brent (106,8 dollars en 2022, contre 69,7 dollars en 2021); décote appliquée au pétrole congolais (0,0 dollar en 2022, contre 2,9 dollars en 2021); prix du brut congolais (96,0dollars en 2022, contre 69,5 dollars en 2021); taux de change (1 dollar=590 F.Cfa en 2022, contre 554,2 F.Cfa en 2021).

Pierre Ngolo
Pierre Ngolo

Sur ces bases, les ressources budgétaires s’établiront à la somme de 2 825.058 millions de F.Cfa, soit un accroissement de 45,97% par rapport aux prévisions initiales de 1 935.253 millions de F.Cfa. Les recettes fiscales et douanières se fixeraient à 714 milliards 215 millions de F.Cfa contre 701 milliards de F.Cfa, soit 13 milliards 215 millions de F.Cfa d’écart. Les dons, legs et fonds de concours ainsi que les cotisations sociales n’ont connu aucune variation par rapport à la loi de finances initiales et demeurent respectivement à 37 milliards de F.Cfa et 73 milliards de F.Cfa.
Les autres recettes se situent à 2.000 milliards 090 millions de F.Cfa dans la loi de finances rectificative contre 1123 milliards 500 millions de F.Cfa dans sa version initiale, soit un accroissement de 876.590 millions de F.Cfa, représentant 78,02% des prévisions initiales. Cette augmentation est manifestement tirée par des recettes pétrolières qui se situeraient à 1 952 milliards 590 millions de F.Cfa contre 1086 millions de F.Cfa des prévisions initiales, soit un dépassement de 866 milliards 590 millions de F.Cfa, qui représenteraient 79,79% des prévisions pétrolières de la loi de finances initiale.
Les dépenses du budget de l’Etat qui sont projetées à 2049 milliards 250 millions de F.Cfa, contre 1734 milliards 964 millions de F.Cfa, concernent principalement les charges financières de la dette, les transferts et les comptes spéciaux du trésor.
Ces projections se résument ainsi qu’il suit: Les charges financières de la dette s’établissent à 277 milliards 792 millions de F.Cfa, soit une hausse de 105 milliards 700 millions de F.Cfa représentant 61,42% des prévisions initiales en vue de l’extinction des arriérés accumulés, honorer les engagements auprès des partenaires, rendre solvable les finances publiques, améliorer les soldes budgétaires. La masse salariale est maintenue à 379 milliards de F.Cfa. Les dépenses de transferts s’établissent à 674 milliards 707 millions de F.Cfa, soit une augmentation de 187 milliards 607 millions de F.Cfa représentant 38,51% des prévisions initiales de 487 milliards de F.Cfa. Ces nouvelles mesures concernent essentiellement le soutien à la CORAF et à la CEC (173 milliards 607 millions de F.Cfa) ainsi que la poursuite du financement des échéances électorales (13 milliards 500 millions de F.Cfa).

Rigobert Roger Andely
Rigobert Roger Andely

Les dépenses d’investissement s’établissent à 334 milliards 500 millions de F.Cfa, soit une augmentation de 7 milliards de F.Cfa par rapport aux prévisions initiales. Les autres dépenses et celles des budgets annexes sont maintenues respectivement à 64 milliards 900 millions de F.Cfa et à 6 milliards 800 millions de F.Cfa.
Les dépenses des comptes spéciaux du trésor, quant à elles, s’établiraient à 126 milliards 051 millions de F.Cfa, soit une hausse de 15 milliards 479 millions de F.Cfa représentant environ 14,0% des prévisions initiales de 110 millions 572 millions de F.Cfa .
Quant aux opérations de trésorerie et de financement, les ressources de trésorerie et de financement sont maintenues à 250 milliards de F.Cfa. Par contre, les charges de trésorerie connaissent une augmentation de 574 milliards 019 millions de F.Cfa et s’établiraient à 1 431 milliards 893 millions de F.Cfa, particulièrement pour le remboursement des emprunts extérieurs (726 milliards 400 millions de F.Cfa et de la contribution aux réserves de change (288 milliards 874 millions de F.Cfa).
Sous l’effet de l’amélioration des recettes pétrolières, du dynamisme du secteur agricole et de l’exploitation minière, le PIB réel devrait se renforcer pour atteindre 4,3% en 2022 contre -0,6% en 2021. Par contre, la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires due à la crise en Ukraine ferait monter l’inflation à 3,5%.

Cyr Armel
YABBAT-NGO