Décédé le 14 juillet 2022 à Brazzaville, l’ancien enfant de troupe (AET), de la promotion lieutenant Flavien Moboka, matricule 983, Albert Oniangué, colonel à la retraite des Forces armées congolaises (FAC), a été inhumé, le 29 juillet, au cimetière du centre-ville, en présence du Président Denis Sassou-Nguesso. Peu avant, les différentes promotions des AET, selon l’ordre d’ancienneté, conduites par leur président Rémy Ayayos Ickounga, lui ont rendu un dernier hommage, au monument dédié aux AET.

Né le 14 octobre 1954, à Boundji, dans l’actuel district de Tchikapika, dans le département de la Cuvette, Albdrt Oniangué a fait ses études primaires à Tchikapika, puis à Pointe-Noire où il obtient son certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), en juin 1968.
Attiré par le métier des armes, il se présente avec succès en mai de la même année, au concours d’entrée à l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc. Le 16 septembre 1968, il y entre sous le matricule 983. En juin 1972, il obtient son Brevet d’études moyennes générales (BEMG), et poursuit ses études en Seconde C, toujours dans la même école.
Brillant élève, major de sa classe, a poursuivi Léonce Nkabi dans son oraison funèbre, «il décroche en juin 1975, son Baccalauréat scientifique, série C, avec mention. A la fin de ses études secondaires, il est autorisé à souscrire l’engagement volontaire de cinq ans, au titre de l’Armée populaire nationale, et pour servir comme soldat de deuxième classe, pour compter du premier juillet 1975. En décembre 1998, il rentre au pays, et il est promu au grade de colonel, le 1er janvier 2005».
Tout au long de sa carrière, «il s’est distingué par des qualités foncières: la rigueur au travail, l’esprit républicain, le sens élevé du devoir, l’esprit de rassembleur et de meneur d’hommes, l’attachement à l’amour du prochain… ».
Basketteur, les œuvres sportives d’Albert Oniangué ont laissé des empreintes, comme l’a évoqué le président de la promotion, le lieutenant Flavien Moboka: «Le souvenir d’un événement qui marquera sa carrière de sportif hors-pair, est encore vivace dans les esprits. En effet, novice à peine retenu dans l’équipe nationale en 1974, tu es cloué sur le banc de touche lors d’un match qualificatif Congo-Mali, au Centre sportif de Makélékélé, les plus anciens internationaux occupant les devants du match. Littéralement dominé par le Mali à deux minutes de la fin du match, dans une réaction de désespoir, l’entraîneur monsieur Sémériva de nationalité française, se résolut à te jeter dans la bataille. En l’espace de 2 mn, toi, le novice marqua coup sur coup, trois paniers qui qualifieront le Congo. Ta brillante carrière sportive internationale venait de commencer».
(Le Mofla Albert Oniangué a également été officier d’ordonnance des Présidents de la République Joachim Yhomby-Opango et Denis Sassou-Nguesso. En 2021, il était candidat indépendant à l’élection présidentielle. NDLR).
Ils se souviennent :
-«C’est quelqu’un qui était un altruiste, il avait le sens du partage, le sens de l’amour du prochain, et la tribu, la région, ce n’était pas son problème. Pour lui, c’était carrément la compétence, l’intelligence, et voilà ce qui nous a beaucoup unis», a déclaré Bruno Mayinguidi, promotionnaire du défunt.
-Christian Makola, coach d’Inter Club basketball : «Moi j’étais joueur, lui il était président. Je me souviens, nous jouions contre Diables-Noirs, nous étions menés de vingt points. ll est arrivé à la mi-temps, et est venu au banc de touche, avec le colonel Léonce Nkabi. lls ont proposé au coach qui était le colonel Gavala, de changer la zone. Visionnaire, il lui a demandé de mettre d’autres joueurs, pas ceux qui étaient sur le terrain. Et, quand nous sommes repartis sur l’aire de jeu, nous avons gagné le match de six points».

GEROSE