Un protocole d’accord a été signé pour l’organisation d’un service d’aumônerie pour la Force publique entre le ministère de la Défense nationale et la Conférence épiscopale de l’Eglise catholique du Congo, le quartier général territorial de l’Armée du Salut et le Bureau synodal de l’Eglise évangélique du Congo. C’était, le lundi 20 juin 2022, au siège du ministère de la Défense nationale à Brazzaville. Un événement historique! Pour le compte de la Force publique, les documents ont été paraphés par Charles-Richard Mondjo, ministre de la Défense nationale, alors que pour les Eglises, c’est respectivement Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, président de la Conférence épiscopale du Congo, le colonel Eugène Bamanabio, chef de Territoire de l’Armée du Salut en République du Congo, au Gabon et au Cameroun, ainsi que le pasteur Guy Loko Elenga, vice-président de l’Eglise évangélique du Congo qui ont paraphé les documents. Empêché, le ministre de la Sécurité et de l’ordre public accomplira cet acte prochainement.

Intervenant en qualité de membre du groupe de travail d’élaboration de ce protocole, le colonel Bellarmin Ndongui a retracé brièvement le parcours de l’aumônerie dans la Force publique, les différences étapes du travail abattu, avant d’égrainer les termes de ce protocole d’accord: «La première chose dans ce protocole, c’était surtout de planter le cadre missionnel (savoir qu’est-ce-que l’aumônerie; à quoi sert-elle?).

Pendant la signature du protocole d’accord
Pendant la signature du protocole d’accord

Et surtout souligner que le métier militaire est par essence, un métier éminemment moral, le fond c’est la vocation un peu comme dans l’Eglise. La deuxième chose, c’est d’expliquer que l’Eglise aux armées n’est pas une Eglise comme toutes les autres, parce que les militaires vont dans les paroisses. Et puis, organiser la relation entre les équipes ecclésiales, les autorités militaires et les laïcs sur le label des amis de l’aumônerie. Voilà les conclusions finales de ce texte qui vont permettre à chacune des Eglises, de mettre ensuite de son côté une organisation et un mécanisme de fonctionnement. Et, dans les jours qui suivront, les armées mettront en place une réglementation qui découle de ce partenariat, par rapport aux statuts, aux règlements de discipline militaire, à nos habitudes, à nos traditions et à notre milieu de travail». Après avoir rappelé que l’Eglise catholique travaille pour la paix, l’unité nationale et le bien du peuple, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a évoqué l’intérêt de ce protocole d’accord pour les Eglises concernées: «pour nous, c’est très, très important n’est-ce-pas que nous puissions en arriver finalement à ce protocole d’accord qui nous donne comme une feuille de route officielle, pour pouvoir travailler j’allais dire de façon tautologique pour que nous puissions travailler officiellement, sur des bases bien fondées avec la Force publique». Et de poursuivre: «Il a fallu finalement qu’il y est cet aboutissement heureux. J’allais dire après 30 ans de travail de façon souterraine, et finalement il y a deux ans que cet accord a commencé à se peaufiner de façon sérieuse. Je vais vous dire aussi, pour l’Eglise catholique, ce protocole va s’enraciner dans l’accord cadre que l’Etat Congolais a signé avec le Saint-Siège. L’intérêt alors c’est pour la gloire de Dieu, mais en travaillant pour le peuple Congolais, avec la Force publique», a conclu, le président de la Conférence épiscopale du Congo.
Le colonel Eugène Bamanabio de l’Armée du Salut et le pasteur Guy Loko Elenga de l’Eglise évangélique du Congo ont également salué l’aboutissement de ce protocole d’accord. Il est selon eux, «un garde-fou pour les Eglises et la Force publique. Il permettra aux différentes parties de travailler davantage. Aujourd’hui nous disons merci à Dieu parce que nous sommes arrivés à sa signature».
Cette cérémonie a été rehaussée de la présence des membres du commandement de la Force publique, du Nonce apostolique au Congo et au Gabon, des aumôniers des Eglises signataires, parmi lesquels, le père Bruno Dimanche Cyriaque Mouniengué, de l’Eglise catholique, et d’autres personnalités.

Alain-Patrick MASSAMBA