La cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville a vibré de manière authentique à l’occasion de la messe d’ouverture de l’Assemblée spéciale des ouvriers apostoliques de l’Archidiocèse de Brazzaville, (ASOA), dimanche 26 juin 2022, dans l’après-midi. Cette assemblée se tient jusqu’au vendredi 1er juillet 2022, à l’hôtel de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique Centrale (ACERAC). La clôture interviendra samedi 2 juillet 2022, au cours d’une messe, à 9h 00, à la Place mariale de la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville où tous les chrétiens de différentes paroisses de l’archidiocèse sont attendus.

L’archevêque déposant un cierge allumé sur la tombe du cardinal Emile Biayenda
L’archevêque déposant un cierge allumé sur la tombe du cardinal Emile Biayenda

Présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, la messe d’ouverture de cette assemblée a été concélébrée par NN.SS. Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, les abbés Mesmin Auxence Gaya, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, en mission en Guyane Française où il a été nommé vicaire général, Antonio Mabiala, secrétaire général de l’ACERAC, Donatien Bizaboulou, vicaire épiscopal chargé des vocations, des séminaires et du clergé, Jean Bantsimba Malonga, vicaire épiscopal chargé des prêtres de l’étranger, Jonas Koudissa, président du secrétariat général de l’ASOA, Christophe Maboungou, recteur du Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, les pères Pascal Taty, vicaire épiscopal chargé de la pastorale générale, Cyriaque Onuoha, vicaire judiciaire de Brazzaville et plus de deux cents prêtres venus aussi bien des différents diocèses du pays que de l’étranger.
Placée sous le thème: «Pour un élan de communion, d’affermissement et de renouveau», cette assemblée réunit près de 400 personnes.
«L’événement qui nous rassemble aujourd’hui est un événement sans exclusive qui nous concerne tous: évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et fidèles laïcs. Disciple missionnaire, chacun est appelé à jouer sa partition pour une meilleure symphonie de l’œuvre missionnaire dans notre archidiocèse. Ce processus synodal va déboucher sur la capacité à prendre des chemins neufs dans une dynamique de communion, d’affermissement et de renouveau. Tout cela pour un clergé et un laïcat spirituellement forts, pastoralement engagés et humainement soudés.», a déclaré Lyns Théogène Mouzita Balongana, coryphée du jour, au début de la messe.

Une vue des participants à la cérémonie d’ouverture
Une vue des participants à la cérémonie d’ouverture

Pendant la procession d’entrée à la messe, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou s’est arrêté devant les tombes du Cardinal Emile Biayenda et de Mgr Théophile Mbemba, premier archevêque congolais de Brazzaville, qui reposent dans la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, pour y déposer deux cierges allumés.
L’évangile selon Saint Luc 9, 51-62 a été proclamé par M. l’abbé Crispin Massamba, stagiaire diaconal à la paroisse Jésus Ressuscité et de la Divine Miséricorde du Plateau des 15 ans.
«Je voudrais rendre grâce à Dieu, Père d’infinie bonté. Votre présence dans cette cathédrale est l’œuvre de l’amour de Dieu. Dans la dynamique de cette reconnaissance, il m’est agréable de vous accueillir tous dans cette assemblée spéciale qui réunit les fidèles, prêtres, laïcs et consacrés de l’archidiocèse de Brazzaville, invités à y prendre part à des titres divers.» a dit l’archevêque pendant l’homélie. «J’adresse mes cordiales salutations à chacun et chacune de vous, plus spécialement à notre frère abbé Mesmin Gaya, qui a été appelé à la mission de vicaire général en Guyane. Je salue spécialement toutes les délégations venues d’ailleurs», a-t-il poursuivi.

Une vue de la procession d’entrée à la messe
Une vue de la procession d’entrée à la messe

«Merci à toutes les personnes de bonne volonté qui contribuent et contribueront au bon déroulement de nos assises. Pourquoi cette assemblée spéciale? Il nous suffit de méditer l’évangile d’aujourd’hui, pour comprendre les raisons de cette assemblée. Luc 9, 51, il est écrit: «Quand l’heure fut arrivée, Jésus marcha avec détermination vers Jérusalem. Il durcit son visage et alla résolument vers Jérusalem.» C’est cette détermination pour le bien de l’Eglise diocésaine qui m’anime.» a renchéri le pasteur de l’Eglise de Brazzaville. Abordant la raison d’être de ces assises et ce à quoi elles peuvent aboutir, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a relevé: «Les présentes assises émanent du souci non seulement du pasteur que je suis, mais aussi de tous et de toutes, de voir le train que constitue notre archidiocèse et en marche depuis très longtemps. Voir ce train avancer plus loin. Les réflexions et préoccupations exprimées en partant du questionnaire fait par le secrétariat général de l’ASOA relèvent en toute sincérité les maux qui minent et gangrènent la vie de notre archidiocèse. Et fort heureusement proposent des voies de sortie. Ces quelques jours de réflexion peuvent être considérés comme un véritable kairos, une initiative providentielle. Voilà chers amis la raison d’être de cette assemblée. Assemblée spéciale qui se veut haut lieu d’échange, haut lieu de dialogue où nous serons emmenés à nous parler franchement dans un esprit de respect mutuel et de bienveillance. Juste parler ne suffit pas. Ce lieu est aussi un lieu de réparation, de réconciliation, à panser nos blessures et cela dans l’esprit du psaume 91: amour et vérité se rencontrent; justice et paix s’embrassent. Dans ce sens, ce sera d’une certaine manière un atelier de couture, où nous userons de nos aiguilles pour coudre, raccommoder et finalement laver notre linge sale en famille et en toute fraternité diocésaine. Lieu aussi où nous venons nous abreuver et refaire nos forces afin de continuer notre marche commune, comme Elie en route vers le Mont Horeb. (…) Cette assemblée spéciale est enfin ce vaste chantier où nous sommes invités à redécouvrir chacun, chacune, notre rôle dans l’édification de notre maison commune. Redécouvrir ce laboratoire de recherches où nous sommes conviés à découvrir des pistes de solutions à nos problèmes.», a également déclaré le prédicateur.
Au terme de sa prédication, l’archevêque a invité le peuple de Dieu à l’accompagner dans le rêve qu’il fait pour l’avenir de l’archidiocèse: «Ne me laissez pas rêver seul, mon rêve sera réalité dans la mesure où chacun ou chacune de vous acceptera de concourir à la réalisation de celui-ci. Votre déplacement depuis l’extérieur me permet de croire que nous pouvons rêver ensemble. Je rêve d’une Eglise qui reflète le Christ, qui le reflète réellement et le porte au monde, je rêve d’une Eglise porteuse de vie et non de la mort, je rêve d’une Eglise synodale où le clergé et les laïcs travaillent ensemble, en symphonie et en harmonie. Je rêve d’une Eglise qui lave son linge sale, non sur les réseaux sociaux, mais dans la maison, plus précisément dans notre famille diocésaine. Je rêve d’une Eglise, et ce rêve, je le partage avec vous, véritable famille diocésaine où que l’on soit dans l’archidiocèse de Brazzaville. Que l’on soit à Ignié, à Goma tsé-tsé, à Mbé, Ngabé, quel que soit l’endroit, on est solidaire surtout dans l’attention particulière à avoir à l’égard de certains d’entre nous qui vivent dans des conditions précaires, de sorte que les affectations ne soient plus source d’inquiétudes. Oui, plus de source d’inquiétudes des uns par rapport aux autres, qui sont mieux lotis. Non à une Eglise inégale, Je rêve d’une Eglise où le prêtre ne sera pas un loup pour le prêtre. Je rêve d’une Eglise où le prêtre ne sera pas un loup pour le laïc et vice-versa. Je rêve d’une Eglise financièrement et matériellement indépendante, pour demeurer libre de son action évangélisatrice.»

Le présidium: Mgr Bienvenu Manamaika B. (au milieu) entouré des abbés Christophe Maboungou (à g.) et Jonas Koudissa
Le présidium: Mgr Bienvenu Manamaika B. (au milieu) entouré des abbés Christophe Maboungou (à g.) et Jonas Koudissa

Vers la fin de la messe, l’abbé Jonas Koudissa, président du secrétariat général de l’ASOA, a évoqué les principes en vigueur au cours de ces assises. Le père Casimir Moukouba, directeur diocésain de la liturgie, a annoncé les dispositions pratiques de fin de cérémonie où les prêtres concélébrants ont été conviés à se rendre à la Place mariale, cierge en main qu’ils ont déposé devant la madone de la Vierge Marie, comme intention personnelle pour le bon déroulement de l’ASOA.
L’archevêque a remercié le nonce apostolique, l’évêque de Kinkala, l’abbé Mesmin Auxence Gaya, ses confrères prêtres et tous les participants à la messe et a déclaré ouverts les travaux de l’ASOA.
Le lendemain lundi 27 juin 2022, la salle des conférences de l’ACERAC a accueilli les participants aux travaux. Placée sous l’autorité de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, la cérémonie d’ouverture a été marquée par la prière d’ouverture faite par l’archevêque suivie de l’exécution de l’hymne de l’ASOA et de la prière y relative. La présentation des commissions par l’abbé Christophe Maboungou, la lecture du règlement intérieur de l’ASOA par deux diacres (les abbés Gloire Russel Tchivongo et Francis Kamara Sekiesse), l’allocution de l’abbé Jonas Koudissa, président du secrétariat général de l’ASOA ont été les temps forts de cette cérémonie d’ouverture qui a culminé avec la première intervention faite par l’abbé Albert Kimbembé, président de la Commission diocésaine pour l’environnement.
Les travaux se poursuivent conformément au chronogramme prévu sous la bienveillante autorité de l’archevêque de Brazzaville.

Gislain Wilfrid BOUMBA