Depuis quelques mois, vivre à Dolisie devient un calvaire. L’eau potable coulant dans les robinets est chose rare, aujourd’hui! L’accès au réseau officiel de distribution d’eau potable devient un véritable casse-tête chinois, et cela fait sept mois depuis que ça dure. Le malheur ne venant jamais seul, cette triste réalité s’est accentuée en cette période de saison sèche, puisque le volume des eaux de puits diminue.

La capacité de stockage d’eau de l’ancien château de l’ex SNDE (Société nationale de distribution d’eau) construit dans l’enceinte de la direction départementale sous la coloniale ne répond plus à la demande de la population qui ne cesse de croître. Le château est trop vétuste. Pour résoudre ce problème, un château d’eau d’une capacité de 2.000 m3 pouvant desservir toute la ville et ses environs fut construit sur la montagne du C.e.g Hamar, lors de la municipalisation accélérée en 2006. Mais, ce château a cessé de fonctionner depuis belle lurette et, la pénurie d’eau potable dans la ville de Dolisie demeure encore un problème irrésolu.
Aujourd’hui, il n’est pas surprenant d‘assister impuissant, chaque jour, à des spectacles désolants (injures, rixes, vols) autour des puits de fortune construits ça et là, par des personnes de bonne foi, dans le dessein d’aider à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Du matin au soir, on assiste à un véritable festival de bidons jaunes au dos, dans des brouettes, sur la tête ou à la main en direction de ces puits. Toutefois, le commun de mortels se demande si l’eau des puits dont l’abonnement mensuel est de 500 F.CFA est propre à la consommation ?
A quelque chose malheur est bon, dit un adage français. La situation de pénurie d’eau occupe les jeunes désœuvrés. Ils transportent le bidon de 25 litres moyennant 50 F.CFA. «Je suis un jeune diplômé sorti de l’école normale des instituteurs en 2000. Je fais des prestations dans une école privée de la place. Mais, en ce temps de grandes vacances, tous les jours, je m’occupe grâce à ma brouette à puiser et à transporter de l’eau dans les ménages. Loin d’être un secret, il y a des jours ou j’encaisse la somme de quatorze mille francs», explique Guy Koukembo, un jeune désœuvré du quartier Gaïa.
Il faut craindre toutefois la prolifération des maladies hydriques si la situation de pénurie d’eau perdure à Dolisie. Les pouvoirs publics doivent être très attentifs pour éviter des éventuelles épidémies liées à la consommation de l’eau impropre. Ne dit-on pas que vaut mieux prévenir que guérir.

Equateur Denis NGUIMBI