Publié en avril 2022, aux éditions Les Lettres mouchetées (Paris, France), le roman «Mwana Okwèmet, le fétiche et le destin» du journaliste et essayiste François Ondai Akiera a été présenté et dédicacé le 25 juin 2022, à la Maison russe de Brazzaville.

Présentant le livre vendu en librairie au prix de 15 000 F. CFA, Remy Mongo Etsion, artiste-peintre plasticien et écrivain, a fait remarquer: «Sur la première de couverture, il y a une très belle peinture de Guillaume Makany, peintre excellent et talentueux, qui vit et travaille à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. Il fait une représentation d’un fétiche…Physiquement, ce livre est présenté dans un format en portrait par un paysage et comporte 164 pages préfacées par l’écrivain congolais Boniface Mongo-Mboussa.
La quatrième de couverture nous donne un résumé de l’œuvre dont nous aurons le plaisir de lire, pour apprendre et comprendre ce que l’auteur a rapporté, ainsi que François Ondai Akiera a choisi à mettre à notre disposition, alors que l’éditeur nous le présente déjà et nous dit ce qu’il pense de lui, tout en le présentant aussi comme journaliste et essayiste qui se révèle être un excellent conteur.
Le livre se subdivise en quatre parties auxquelles on peut greffer une cinquième, qui est un glossaire des noms des protagonistes très nombreux de cette histoire de la vie quotidienne au cœur de l’improvisation.» «Le livre est construit autour d’une quête, des artifices de la mémoire. On retrouve des mémoires en partage et à partager, une histoire de domination et de refus d’être dominé, où l’on découvre que sitôt son ombre dépassée, il y a un impérieux besoin de commercer avec l’autre. Commercer avec l’autre en gageant et engageant sa propre voix d’un passif historique conflictuel. L’histoire jusque-là est celle de ceux qui ont la bouche et l’écrivent avec autant de faussetés. Alors que ceux qui l’ont toute entière et qui l’ont vue être tue, noyée dans les fibres abdominales de nos chairs, réellement vraie et non dite, n’ont pas la parole et aiment se taire. Heureusement qu’il y a un sursaut des personnes comme Ondai Akiera qui la révèlent.
François Ondai Akiera, dans «Mwana Okwèmet, le fétiche et le destin», au-delà du mal regard, du mal regardé, du mal vu d’un certain passé colonial, que le colonisateur assume partiellement, et surtout du bout des lèvres dans un flou artistique brumeux et discursif, assume l’héritage de son terroir, décomplexe et déclassifie les faits historiques pour les mettre en scène sans faille…Il faut des personnes comme Ondai Akiera pour ramener la réalité à la surface.
L’intelligence de François Ondai Akiera est de nous restituer, dans un langage ouvert, les droits fondamentaux que représentent les fétiches, médiateurs entre vie et mort, tant chez les Mbochis que chez les Gangoulous», a-t-il ajouté.
Un rapport mémoriel, voilà ce que représente le roman «Mwana Okwèmet, le fétiche et le destin», pour François Ondai Akiera. «Il s’agit de faire une plongée dans notre passé colonial, mais en même temps aussi, notre passé africain avant les colons.
Au départ, quand j’écrivais, je n’avais aucun objectif, je ne savais pas où est-ce qu’on devait s’arrêter et quels enseignements on pourrait tirer de là. Mais une fois le livre terminé, en le regardant, en le lisant, je me suis aperçu que, finalement, l’entrelacs des différentes histoires se rapporte, ont fini par construire une toile, une trame qui, inévitablement, évoque notre passé, le ramène à la surface, comme le disait Remy Mongo Etsion et construit une certaine conscience que nous n’avons pas ou bien que nous n’avons pas eue.
En définitive, je l’appelle comme un livre qui met à nu deux esclavages: l’esclavage que les Blancs nous ont apporté, par le fait de la conquête, et également, il révèle, fait rare qui n’est jamais exploré dans notre littérature, l’esclavage intra-africain, intra-bantou. Cet esclavage fait l’objet de tout un chapitre, le deuxième. J’en parle pourquoi? Parce que, comme Boniface Mongo Mboussa l’a écrit, dans sa préface, en évoquant le grand écrivain William Shakespeare, affirmant que le passé n’est jamais passé. D’ailleurs, il n’est pas passé…Comme on le dit très souvent, on ne construit l’avenir qu’en ayant connaissance du passé…
De manière générale, j’allais dire que ce livre, finalement, à sa lecture, montre que quasiment depuis le 15ème siècle, quand les Européens nous sont tombés dessus, et se sont mis à nous vendre…, notre quête de la liberté, elle commence par l’apprentissage de ce que nous avons été. D’où, l’actualité de ce roman», a-t-il expliqué.

Véran Carrhol YANGA