Depuis son ouverture en 2021, le Consulat honoraire de Saint-Marin en République du Congo s’est fortement impliqué aux cotés de l’Association Jhony-Chancel pour les albinos (AJCA) afin d’améliorer les conditions de vie et de soins de cette catégorie de population. C’est dans ce cadre que la représentation consulaire a procédé le 10 mars 2024 à la remise de kits de santé à cette minorité en situation de manque.

Dans la salle des conférences de l’hôtel Elaïs de Pointe-Noire, en présence de messieurs Jean Pascal Koumba, secrétaire général du département de Pointe-Noire, Blaise Diassa, directeur départemental des Affaires étrangères de Pointe-Noire, Freud Romel Dzama Pouckou, directeur général des Affaires sociales de Pointe-Noire, et Jhony Chancel Ngamouana, président de l’Association Jhony-Chancel pour les albinos (AJCA), le consul honoraire de la République de Saint-Marin à Pointe-Noire, Marcello della Corte, a procédé à la remise de ces kits constitués de produits tels que crème réparatrice, parasoleils et lunettes de soleil.
Les récipiendaires ont manifesté leur satisfaction. «Ce kit me fera énormément de bien, surtout en cette période de canicule à Pointe-Noire avec des températures très élevées (32 degrés à l’ombre, NDLR). Je suis vraiment très contente d’avoir bénéficié de ce kit», a déclaré Gisèle Bidounda, quadragénaire, membre de l’AJCA.
Pour le donateur, le geste procède des relations mutuellement bénéfiques existant depuis l’implantation en 2021 du consulat de Saint-Marin à Pointe-Noire. Lesquelles relations se sont consolidées lors de l’accréditation en février dernier du tout premier ambassadeur de la République du Congo en République de Saint-Marin.
«Depuis que le consulat honoraire a été ouvert en 2021 au niveau de Pointe-Noire, il y a de cela quatre ans, nous nous sommes engagés, en tant que consulat, à soutenir les actions humanitaires de l’Association Jhony-Chancel pour les albinos. Avec eux, nous allons continuer à contribuer à la réalisation de plusieurs missions médicales et je voudrais vous informer que le 9 février, pour la première fois, grâce à l’œil bienveillant de Son Excellence Denis Sassou-Nguesso, Président de la République, la République de Saint-Marin a accrédité un ambassadeur de la République du Congo», a indiqué Marcello della Corte, dans son mot de circonstance.
Si l’acte humanitaire n’est pas le premier, il est loin d’être le dernier. Tant Saint-Marin est sur un long processus de mise en place d’une diplomatie axée sur l’humanitaire avec le Congo. «C’est une première et je pense que cette accréditation va permettre de développer l’aide humanitaire et la coopération entre nos deux pays. En effet, je voudrais te dire que nous sommes en train de travailler avec le Secrétariat d’État aux Affaires Étrangères de notre République pour voir comment organiser une mission médicale qui puisse venir au Congo pour la formation des experts et des médecins albinos», a annoncé le diplomate saint-marinais.
Mais au-delà de ce geste fortement salué par la communauté des albinos, la prévention reste le moyen efficace pour mettre les albinos à l’abri des maladies de la peau. Et la prévention passe par la sensibilisation.
«Notre préoccupation était de lutter contre ce problème de cancer de la peau. Nous avons commencé ce combat depuis quatorze ans et, aujourd’hui, neuf ans ont passé, nous assurons la prise en charge gratuite des albinos», a expliqué Jhony Chancel Ngamouana, qui a, en même temps, annoncé la création d’une unité de fabrication de crèmes solaires.

Lutte contre les discriminations, un défi de taille

Au-delà des problèmes sanitaires, les albinos du Congo ont à faire face à un pernicieux problème: la discrimination ou la stigmatisation. «Je suis vendeuse au marché Tié-Tié (est de Pointe-Noire, NDLR). Mais les personnes non albinos rechignent à faire leurs emplettes auprès de moi. Il y a bien une explication à ça, parce que les personnes vivant avec leur peau ‘‘normale’’ pensent que nous sommes sales et nous ne valons rien du tout. Et ce n’est pas tout. Il y a 13 ans, le personnel a eu du mal à me prendre en charge pendant que j’accouchais», a déploré Gisèle Bidounda.
Pour l’AJCA, le défi est énorme autant que la mission est noble. «Notre mission ici, dans la ville océane, est de sensibiliser et donner l’information, parce que beaucoup ne sont pas encore informés de la gratuité des soins dans notre clinique à Brazzaville», a encore expliqué le président de l’ACJA.
Et grâce à cette sensibilisation, les lignes semblent bouger. «La discrimination a diminué parce que nous avons fait un grand travail. Hier, les personnes vivant avec l’albinisme marchaient en regardant le sol. Aujourd’hui, elles marchent tête haute. Tous les Congolais sont égaux et quand le problème de discrimination se pose, nous prenons parti pour les albinos et nous cherchons à le régler le plus vite possible», a expliqué Jhony Chancel Ngamouana.
Aux albinos de s’impliquer de manière citoyenne pour que le Congo devienne une référence en matière de respect des droits des albinos.