Le développement d’un pays dépend de son accessibilité. Aujourd’hui, de grands efforts sont en train d’être déployés par le Gouvernement pour la construction et la réhabilitation du réseau routier national.

Mais, le manque d’entretien par les services habilités fait que tous les efforts sont annihilés. Aujourd’hui, ce n’est plus un secret pour personne que circuler sur les grandes artères de la ville océane congolaise est devenu un véritable casse-tête. Le bitume des principales voies d’accès pour se rendre à l’aéroport, au centre-ville, au Grand marché, ou au Port autonome n’existe plus que de nom. Tout s’est décapé. Il y a partout la présence des mares d’eau, des crevasses et des trous béants qui empêchent la fluidité de la circulation aussi bien des véhicules que des piétons. Ce qui occasionne de gros embouteillages pouvant parfois durer deux à trois heures. Cet état de choses n’est pas sans conséquences pour les usagers. Les travailleurs arrivent en retard au boulot. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les transporteurs pratiquent les demi-terrains, sans être inquiétés. A titre d’illustration, pour partir du péage de Mengo (arrondissement 5 Mongo-Poukou) au Port autonome, il faut débourser au moins 900 francs CFA à l’aller. A Pointe-Noire, il n’y a plus un bus qui va d’un point à un autre sans morceler le trajet. Cela se passe au vu et au su de tout le monde. Chaque contrôleur de bus fixe le tarif à son gré. L’autorité municipale assiste impuissant.
Dans les zones périphériques, la population vit une autre réalité, surtout quand il pleut. Les ruelles sont de moins en moins empruntées par les bus à cause de leur dégradation très avancée.
Sur l’avenue Thystère, à Mongo-Kamba, par exemple, quand il pleut, le tarif double, passant de 150 à 300 francs CFA.
Clément Abiona, habitant au quartier Gambouissi, plaide pour l’amélioration des conditions de cette avenue. «Cette avenue n’est praticable qu’en saison sèche. Quand il pleut, on ne peut plus sortir pour aller soit au travail, ou à la cité. Cette avenue porte pourtant le nom de Thystère, nous savons tous ce que cet homme a été dans ce pays. Pourquoi ne pas l’immortaliser en bitumant cette voie qui porte son nom. Le conseil municipal devrait changer ce nom, car c’est une honte nationale pour nous qui avons connu la personne.»
Cette triste réalité n’est pas seulement vécue par les habitants de Mongo-Kamba, mais de toute la ville. La Mairie qui entreprend déjà quelques travaux de replâtrage au centre-ville pourrait faire l’essentiel dans ces quartiers précaires. En attendant le financement de la municipalisation accélérée dite «additionnelle».

Equateur Denis NGUIMBI