La saga judiciaire de la traque des agents de police auteurs ou complices de cas de criminalité connaît un nouvel épisode depuis la semaine passée. Après la séquence ‘’Mère Alice’’ où un adjudant-chef et un adjudant de police sont désignés et incarcérés comme présumés complices, c’est désormais le capitaine Romuald Manounou, dit Morgan, qui fait l’objet de toutes les attentions.
Les choses sont allées vite concernant l’ex-commandant du Groupe de répression du banditisme (GRB). Plusieurs plaintes ont été enregistrées contre lui. Sur instruction de la hiérarchie, la Centrale d’intelligence et de documentation (CID) a décidé de l’entendre le mercredi 6 septembre sur sa responsabilité dans certaines affaires. Et à l’issue de son audition par un juge d’instruction, le capitaine ‘’Morgan’’ aurait été inculpé «d’association de malfaiteurs, abus de fonction, arrestations arbitraires et d’extorsion de fonds», d’après le journal Le Troubadour, sur sa page Facebook. Il a été placé le vendredi 9 septembre 2022 à la Maison d’arrêt de Brazzaville par le 11e cabinet d’instruction près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville.
Selon certaines sources, le capitaine Romuald Manounou, dit Morgan, est soupçonné d’être impliqué dans les braquages de la société Burotop, au centre-ville de la capitale, et du domicile d’Yves Castanou, au quartier La Poudrière, à la lisière de Moungali (le 4e arrondissement), et de Mfilou-Ngamaba (le 7e arrondissement de Brazzaville). Cette version des faits est pour l’heure invérifiable.
La descente aux enfers de ce «grand» des unités d’intervention de la police fait l’objet de nombreuses interprétations. Pour les uns, il sert de victime expiatoire aux gros bonnets, qui, affaiblis, semble-t-il, par la révélation de plusieurs affaires de corruption ou de concussion veulent montrer que la hiérarchie poursuit dans ses rangs les «ripoux» de tous acabits et prouver que «tous les Congolais sont parfaitement égaux devant la loi».
Pour d’autres, le «cas Morgan» illustre les dérives du parti au pouvoir avec les recrutements de masse effectués ces dernières années autant par la police que par la gendarmerie ou l’armée. Ils dénoncent le fait que «des personnes sans scrupules, n’ayant subi aucune enquête de moralité ni formation sérieuse, aient été intégrées dans ces corps». Elles y sont encore. Néanmoins, nombreux pensent que la chute des masques ne fait que commencer.
Dernière précision de taille: tout accusé bénéficie de la présomption d’innocence.

Jean ZENGABIO