A la faveur de la cérémonie de présentation des vœux à la presse, le 16 janvier dernier au siège de l’ACERAC à Brazzaville, la présidente du MUST, Claudine Munari, a indiqué qu’elle ne sera pas candidate à l’élection présidentielle de mars prochain estimant que les résultats sont, selon elle, «déjà connus d’avance».

Dans un message rendu publique, les cadres et militants du MUST reconnaissent en leur présidente, son courage politique et la lucidité de son combat. Mais Claudine Munari a annoncé son retrait du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD) et la Fédération de l’opposition congolaise. «Nous recentrons nos efforts sur notre parti comme fer de lance de la lutte politique. Notre peuple a besoin d’associations et de partis politiques qui concourent à éclairer son chemin et à la formation de ses suffrages. Le MUST prendra toutes ses responsabilités dans ce défi majeur», a-t-elle indiqué.
Elle a rappelé que les convictions exprimées autrefois aux noms respectifs du FROCAD et de la Fédération «demeurent».
Pour la présidente du MUST, son parti n’accepte pas et n’acceptera pas que des Congolais soient détenus pour avoir exercé leur droit constitutionnel de participer à une élection, fût-elle présidentielle. «La République ne peut pas s’accommoder de prisonniers politiques ou de prisonniers d’opinion. Il y a encore des prisonniers politiques dans notre pays. Pour ne citer qu’eux, le général Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa sont des prisonniers politiques. Nous le déclarons sans ambages et nous réclamons leur libération», a déclaré Claudine Munari.
La présidente du MUST a, par ailleurs, réitéré que le MUST n’acceptera pas que les affaires de l’Etat soient gérées en dehors de toute orthodoxie applicable dans des matières spécifiques, comme l’adjudication des marchés publics, le recrutement des fonctionnaires et la nomination des responsables des organismes publics ou des entités collectives.
Elle a aussi soutenu qu’une révision spéciale des listes électorales n’est pas et ne peut tenir lieu de recensement général de la population. «L’importance capitale que revêt l’élection présidentielle dans notre système institutionnel ne permet pas de tirer des allégresses d’une telle confusion. Le MUST a par ma voix, signalé à la concertation politique de Madingou, les dangers de ce type de procédé. Par le passé, nous avions indiqué que la meilleure façon de résoudre les problèmes, c’est de les éviter», a-t-elle précisé.
Claudine Munari demande par ailleurs la demande du report de l’élection présidentielle. «L’élection présidentielle n’est pas seulement l’occasion pour certains de solliciter les suffrages de leurs compatriotes, c’est aussi le moment pour ces derniers d’effectuer un choix. Nous le savons, le dernier recensement de la population, effectué dans notre pays remonte à l’année 2007. Ceci induit que certains de nos compatriotes qui ne sont plus de ce monde figurent encore sur les listes électorales, tandis que de nombreuses jeunes personnes ayant franchi l’âge de voter ne sont pas inscrites sur les listes électorales. Accepter que l’élection présidentielle à venir se tienne dans ces conditions reviendrait à se porter solidaire d’une amputation du droit constitutionnel de nos compatriotes de participer à la délibération sur le destin national. Un tel choix serait contraire à ce qui fonde notre lutte politique»: «je ne peux pas participer à une élection où les résultats sont déjà connus d’avance», a-t-elle conclu.

Pascal
Azad DOKO