Dans une conférence de presse qu’elle a animée mercredi 6 janvier dernier à Brazzaville, la Fédération de l’opposition congolaise que dirige actuellement Clément Miérassa, président du Parti Social-Démocrate Congolais (PSDC) membre de la plateforme FROCAD, a fait savoir qu’elle se prononcera sur sa participation ou non à l’élection présidentielle de mars 2021 après la troisième convention de janvier.

Principal orateur, Clément Miérassa avait à ses côtés Michel Mampouya, Bonaventure Mbaya, Jacques Banangadzala et Jean-Baptiste Bouboutou Bemba, tous membres de la Fédération de l’opposition congolaise.
Il a rendu hommage aux deux anciens présidents de la République décédés en France: Pascal Lissouba et Jacques Joachim Yombi-Opango.
Parlant de la situation générale du pays, le conférencier a indiqué que le Congo n’a jamais connu un tel effondrement. «Sur le plan politique, la violation des dispositions constitutionnelles et réglementaires est devenue la règle de gestion. Le non exercice du jeu démocratique s’est érigé en système de gestion de la cité. La propagande médiatique naguère révolue, a refait surface au sein des médias publics. Le pillage des richesses nationales s’amplifie chaque jour davantage. Les systèmes éducatifs et sanitaire sont totalement délabrés et désarticulés. L’économie nationale s’est effondrée; la pauvreté et la misère sociale ont atteint un niveau de paupérisation généralisée. La force publique a cessé d’être républicaine et au service du peuple; les villes et les routes sont dans une dégradation prononcée; l’électricité et l’eau sont devenues des denrées rares», a-t-il déploré.
Commentant le discours sur l’état de la Nation du chef de l’Etat, il a estimé que celui-ci, s’est livré à un exercice d’autosatisfaction, «en totale contradiction avec la situation du pays». «Peut-on vraiment parler des normes constitutionnelles et réglementaires dans la position d’un président de la République, en même temps président du comité central du Parti congolais du travail (PCT)? Avec des autorités dont le patrimoine n’est pas déclaré? Avec des partis politiques inexistants sur l’ensemble du territoire national, mais déclarés conformes à la loi?», a-t-il interrogé.
S’agissant de l’élection présidentielle de 2021, l’orateur pense que les conditions d’une élection crédible, transparente et apaisée ne sont pas réunies. Il a déploré le fait que les membres de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) soient reconduits dans son entièreté. «Le corps électoral toujours contesté parce que non fiable, va servir à nouveau de matrice. En fait, toutes les conditions sont ainsi réunies pour une élection non crédible, non transparente, non apaisée», a-t-il déclaré. Dans ces conditions, a-t-il dit, «est-ce qu’il est raisonnable et responsable pour la Fédération de l’opposition de participer à cette élection?. La réponse à cette question sera donnée à la troisième convention de notre regroupement politique qui se tiendra courant ce mois de janvier», a-t-il indiqué.

Pascal
Azad DOKO