Religieuse congolaise du Rosaire et présidente de la Fondation cardinal Emile Biayenda (FOCEB), Docteur Marie Brigitte Yengo vient de mettre à la disposition des lecteurs, des dévots du cardinal et des hommes de bonne volonté une brochure de 59 pages sous forme de témoignages, intitulée: «La vie spirituelle du Bon cardinal Emile Biayenda».

La présentation officielle de cette brochure a eu lieu le mercredi 22 mars 2023 en matinée, au siège de la fondation, quartier Dix maisons à Moungali dans le quatrième arrondissement, à travers le vernissage d’une exposition photo retraçant la vie du cardinal. Dans l’introduction, on peut se faire une idée précise du sujet abordé par celle qui reçut les vœux définitifs le dimanche 20 février 1977 en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville des mains du Bon cardinal, un mois avant son enlèvement et son assassinat le mardi 22 mars. «De la naissance à la mort, la vie humble du Bon cardinal Emile Biayenda nous interpelle dans nos propres vies, surtout sacerdotales, religieuses et de laïcs engagés dans notre Eglise». L’ouvrage qui comporte des illustrations photos, est réparti en plusieurs axes: De la naissance, de l’éducation (cursus scolaire primaire et secondaire: A Kindamba et à Boundji), du séminaire (cours moyen et grand séminaire Libermann de Brazzaville), de l’ordination diaconale et sacerdotale, de l’ordination épiscopale, du cardinalat, des fonctions exercées, des violences corporelles et physiques subies pendant le régime socialiste scientifique au pouvoir et de son assassinat. L’auteure qui possède une grande expérience et une connaissance approfondie de la vie de ce pasteur zélé de l’Eglise, répond par des approches concrètes aux questions que se posent quotidiennement la chrétienté congolaise et les hommes de bonne volonté sur la cause de béatification et de canonisation du vénéré cardinal et la création d’un nouveau cardinal par le Saint Père, 46 ans après.

De la naissance: Emile Biayenda est né en 1927 à Maléla Bombé, près de Vinza, région du Pool. Son père est Sémo dia Mboma Albert Marie et sa mère Biyela Joséphine. Son père policier (Capita) de profession, au village Pangala, reçut le baptême le 15 septembre 1957 à la paroisse Sainte Thérèse de Vinza, aujourd’hui Saint Jean-Marie Vianney. Il mourut le 29 janvier 1973 à Maléla Bombé où il est enterré. Sa mère reçut le baptême administré par Benoît Nkouka, infirmier de son état, en présence du catéchiste qui lui donna le prénom de Joséphine, quelque temps avant sa mort en septembre 1942, à l’âge de 39 ans.

Des sacrements: il reçoit ses sacrements à l’initiation chrétienne les 7 et 8 mai 1938 à la paroisse Saint Théophile de Kindamba. La confirmation lui est conférée le 19 avril 1939 et la profession de foi le 14 avril 1940 à Kindamba.

Du cursus scolaire: Il a fait ses débuts à Pangala en 1935 et a fréquenté la mission catholique de Kindamba de 1937 à 1942 et à Boundji de 1942 à 1944, dans les classes de CM1 et CM2. Le petit séminaire Saint Paul de Mbamou l’accueille de 1944 à 1950 pour les études secondaires. De 1951 à 1955 il fréquente le grand séminaire Libermann pour les études de philosophie et de théologie.

Du parcours vocationnel: Il est ordonné diacre le 23 mars 1958 en la cathédrale Sacré-Cœur par Mgr Michel Bernard, archevêque de Brazzaville, et prêtre le dimanche 26 octobre 1958 en la solennité du Christ, Roi de l’univers, toujours en la cathédrale et par le même archevêque.

Des missions pastorales exercées: Du 20 septembre 1959 à mars 1962, il est à la paroisse Sainte Marie de Ouenzé, aux côtés des pères Jean Marie Grivaz comme curé et Guy Bernard comme vicaire, tous deux des spiritains. De 1962 à 1965, l’abbé Emile Biayenda est curé de la paroisse Saint Jean-Marie Vianney de Mouleké. Aumônier diocésain de la Légion de Marie, il fut arrêté, mis en prison et atrocement torturé pendant un mois, du 10 février au 24 mars 1965 par le régime socialisme scientifique dirigé par le Mouvement national de la révolution (MNR). Malgré les multiples interventions et les prières de Mgr Théophile Mbemba, archevêque métropolitain de Brazzaville auprès du Gouvernement. Au sortir de la prison, il est envoyé aux études en France, précisément à l’Institut des sciences sociales et à la faculté de théologie de Lyon. Il en sort avec une Licence en théologie et un doctorat en sociologie.
De l’archevêque coadjuteur au cardinalat:
Le 26 mars 1970, le Pape Paul VI le nomme archevêque coadjuteur de Brazzaville avec droit de succession. Le dimanche 17 mai, en la solennité de la Pentecôte, il est sacré à Rome par Mgr Sergio Pignedoli, secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. A la mort de Mgr Théophile Mbemba, le 14 juin 1971, Mgr Emile Biayenda devient archevêque métropolitain et prend possession de son siège. Le vendredi 2 février 1973 il est créé cardinal à l’âge de 46 ans et le Pape lui imposera la barrette cardinalice le 5 mars de la même année. Sa messe d’action de grâce fut célébrée le dimanche 20 mai au stade Félix Eboué. Il est assassiné le mardi 22 mars 1977 après son enlèvement à l’archevêché. Ses obsèques ont eu lieu le dimanche 27 mars en la cathédrale, après la messe des funérailles célébrée dans les jardins de l’archevêché par le cardinal Joseph Malula du Zaïre (RDC).
Dans sa brochure, sœur Marie Brigitte Yengo parle aussi des témoignages de diverses personnes tant religieuses que laïques et interpelle chaque composante de la société congolaise à imiter les vertus qu’incarnait le Bon cardinal Emile Biayenda, celles de l’amour du Christ, en développant en lui la stabilité au-dessus même des vicissitudes de la vie de ce monde.

Pascal BIOZI KIMINOU