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RD CONGO : Après son investiture, Félix Tshisekedi face aux défis

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Félix Tshisekedi entame son second mandat

Félix Tshisekedi a entamé officiellement samedi 20 janvier 2024 son second mandat. Lors de son investiture, le président réélu a fixé le cap de ses cinq prochaines années avec un discours de politique générale axé sur les attentes de ses concitoyens: le chômage, le pouvoir d’achat, les jeunes, les femmes, la cohésion nationale et la sécurité. Si la page de la présidentielle est tournée, c’est vers le Parlement que les regards se dirigent désormais.
La nouvelle chambre des députés doit s’installer le 29 janvier prochain. «Mais dégager une majorité ne va pas poser de difficulté», estime Giscard Kusema, de la présidence congolaise. Puisque l’Union sacrée pour la nation, la coalition qui a soutenu la candidature de Felix Tshisekedi doit occuper plus de 400 des 500 sièges de l’Assemblée.
Il va tout de même se poser le choix du Premier ministre. Viendra-t-il de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir, qui avec sa mosaïque de formations politiques obtient près de 140 élus? «Rien n’est encore acté», confiait il y a quelques jours son secrétaire général Augustin Kabuya. Les alliés que sont l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) de Modeste Bahati ou encore le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba peuvent aussi y prétendre.
Autre interrogation: du côté de l’opposition, le camp de Moïse Katumbi siégera-t-il dans cette législature? Son directeur de cabinet Olivier Kamitatu a récemment reconnu que la politique de la chaise vide ne rapportait rien à personne, mais la position officielle du parti est encore en discussion.
Lors de son investiture, le président Tshisekedi a tendu la main à l’opposition, l’appelant à la désignation d’un porte-parole. Pour le camp de Martin Fayulu, arrivé troisième à la présidentielle, cette main tendue ne remet pas en cause leur revendication: l’annulation de l’ensemble des scrutins. «Ce n’est pas à monsieur Félix Tshisekedi de désigner qui est opposant et qui ne l’est pas. C’est à l’issue d’élections démocratiques et transparentes que le peuple congolais, dans sa souveraineté, désigne qui doit avoir la lourde responsabilité de gérer son avenir», rétorque Prince Epenge, porte-parole de LAMUKA, la plateforme de Martin Fayulu.
C’est au stade des Martyrs plein à craquer, devant un parterre de dirigeants, d’officiels, de sympathisants, de militants que le président congolais, sourire aux lèvres, a prêté serment, sous la formule consacrée: «Moi, monsieur Tshisekedi Tshilombo Félix Antoine, élu président de la République démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la nation de remplir loyalement les hautes fonctions qui me sont confiées». Le président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso et son épouse faisaient partie des invités de marque.
S’en est suivi le discours de politique générale pour poser les bases de ses cinq prochaines années à la tête du pays avec six engagements: plus d’emploi, de pouvoir d’achat, de sécurité, de diversification de l’économie, d’accès aux services de base et de services publics. Le président a aussi tendu la main à l’opposition: «Vous avez votre place dans la gouvernance de notre pays. J’y veillerai».
Félix Tshisekedi affirme aussi avoir pris la mesure de la tâche qui l’attend. «Je vous ai entendus! Et saisissant la gravité de cet instant, en prenant Dieu ainsi que l’assistance à témoin; c’est avec un immense honneur, fort de votre plébiscite et revigoré de votre confiance renouvelée, que je consens à relever cet énorme défi dont je viens d’être à nouveau investi». Il promet également de rectifier les erreurs de son premier quinquennat.

Gaule D’AMBERT

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