Magistrat, étudiante à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (Académie de Bordeaux) en France, Mme Quionie Rébecca Omoali Bowao a obtenu un doctorat en droit public. La défense de sa thèse intitulée: «Vers un modèle évolué de prise en charge des victimes des violences sexuelles basées sur le genre commises en période de conflits armés. Le cas de la République Démocratique du Congo», a eu pour cadre le campus de Bayonne de cette université, lundi 25 mars 2024.

C’est devant un parterre de membres du jury et d’invités que Mme Bowao a présenté publiquement le résultat de son travail de recherche, en présence de son époux le professeur Charles Zacharie Bowao, universitaire, philosophe et acteur politique, qui a fait le déplacement de Bayonne pour la circonstance.

WhatsApp Image 2024 03 27 a 12.05.30 31d25f13
La doctorante livrant le résumé de son travail

Dans son travail, Mme Quionie Rébecca Omoali Bowao démontre que depuis environ 27 ans, la République Démocratique du Congo est en proie aux conflits armés qui se poursuivent actuellement dans l’Est du pays. Avec pour conséquence plusieurs milliers de morts, ainsi que des violences sexuelles que subissent les femmes et les filles. Et les victimes n’ont toujours pas accès au droit à réparation.

Triste constat: «le système juridique national est dysfonctionnel, conforté par les principes du droit pénal et du droit à réparation classiques en vigueur, se révèle la faiblesse de la réponse nationale aux crimes internationaux en cause». La docteure Omoali Bowao soutient qu’au travers d’une approche globale sui generis de prise en charge des crimes internationaux centrée sur l’affirmation de l’autonomie des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre en RDC, émerge un mécanisme de justice transitionnelle à visée judiciaire et extrajudiciaire.

D’après elle, «dans un contexte géographique contrasté par le désengagement des Nations unies ou de l’effritement de la responsabilité internationale, la perspective d’un modèle de mécanisme judiciaire construit selon l’approche crescendo d’internationalisation ou de dénationalisation de la compétence concurrente entre les juridictions nationales (les Chambres judiciaires spécialisées) et le Tribunal pénal spécial pour la RDC, juridiction internationale, constitue l’innovation de cette thèse».

Epouse de l’ancien ministre de la Défense de la République du Congo, la nouvelle docteure est une habituée des colloques et autres activités scientifiques auxquels elle participe activement. Aux côtés de son mari, elle reste une partenaire essentielle.

Pendant la soutenance, le jury était composé de Fabrice Hourquebie, professeur de droit public à l’Université de Bordeaux et Eugène Bakama Bope, professeur de droit international à l’Université pédagogique de Kinshasa (RD Congo), rapporteurs; Cécile Aptel, professeure de droit international à l’Université d’Harvard (Etats-Unis), Luc Mutoy Mubiala, professeur de droit international et des droits de l’homme à l’Université de Kinshasa et Magalie Besse, docteure en droit public, responsable du Centre holistique de Bangui (RCA), examinateurs; Jean-Pierre Massias, professeur de droit public à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, directeur.

Cette thèse a fait l’objet l’an dernier d’une pré-publication sous forme d’article.

Aristide Ghislain NGOUMA