L’Union africaine craint un conflit planétaire

L’Union africaine (UA) a condamné jeudi 24 février l’invasion russe en Ukraine et appelé à un «cessez-le-feu immédiat», estimant que la situation risquait de dégénérer en «un conflit planétaire». Le président actuel de l’UA, le président sénégalais Macky Sall, et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’organisation, ont déclaré conjointement qu’ils étaient «extrêmement préoccupés» par l’invasion russe.
Ils ont appelé Moscou à «respecter le droit international, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de l’Ukraine». Le président russe Vladimir Poutine a lancé jeudi à l’aube une opération militaire en Ukraine, avec frappes aériennes et pénétration de forces terrestres y compris en direction de la capitale Kiev. L’attaque a fait en quelques heures des dizaines de morts, selon les autorités ukrainiennes, et déclenché un tollé au sein de la Communauté internationale. Les dirigeants de l’UA ont jugé que cette «situation très grave et dangereuse» devrait être résolue par des «négociations politiques» sous l’égide des Nations unies.
La réaction des pays d’Afrique
Même si le conflit a déjà éclaté, le président sud-africain Cyril Ramaphosa ne perd pas espoir d’une médiation. Il s’est exprimé vendredi 25 février 2022 en marge du Intergovernmental national litigation forum. Il en appelle au Conseil de sécurité de l’ONU d’organiser une médiation entre les deux parties afin de mettre fin au conflit et de taire les armes. «A l’heure actuelle, les partis doivent s’asseoir ensemble, afin de mettre immédiatement un terme à ce conflit qui tend à devenir un conflit violent. Je demande donc au Conseil de sécurité des Nations unies de faire son travail de médiation. S’il y a un moment dans le monde où le Conseil de sécurité des Nations unies doit s’affirmer, c’est bien celui où ils se donnent la main pour résoudre ce conflit et mettre fin aux guerres», affirme le président sud-africain.
Cyril Ramaphosa a également annoncé vouloir entamer une discussion avec la Russie et les Etats-Unis. «Il est temps qu’ils se donnent la main pour résoudre ce conflit afin que les guerres cessent. Ils devraient pouvoir solliciter une réunion pour que la question soit discutée. Nous sommes sur le point d’entamer une discussion avec la Russie, pas seulement la Russie mais aussi les Etats-Unis».

En RD CONGO, l’Accord-cadre pour la paix engage un dialogue

Une rencontre d’évaluation de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD Congo et la région se tenait jeudi 24 février 2022 à Kinshasa. Les chefs d’Etat des pays signataires se sont réunis autour du président Félix Tshisekedi. Les participants se sont engagés à promouvoir le dialogue et le processus politique inclusif au cours de ce mandat qui échoit au président de la RD Congo.

La situation à l’Est de RD Congo est de plus en plus dramatique
La situation à l’Est de RD Congo est de plus en plus dramatique

Les chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que les représentants des garants de l’Accord-cadre, ont souligné le rôle du président Tshisekedi. Ils ont salué son implication aux côtés du président angolais Joao Lourenço dans les efforts ayant conduit à la signature d’un mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’Ouganda. Ce processus, soutient-ils, a abouti à la réouverture de la frontière de Katuna/Gatuna entre les deux pays. Il faut éliminer les tensions par les voies politiques et diplomatiques, ont souligné les participants à au sommet de Kinshasa. Ils encouragent le Burundi et le Rwanda, ainsi que l’Ouganda et le Rwanda, à poursuivre le dialogue afin de régler leurs différends et de rétablir des relations de bon voisinage.
Le Maroc se dote d’une zone militaire à la frontière orientale
Dans un contexte de fortes tensions avec Alger, les Forces armées royales (FAR) ont récemment inauguré la «Zone Est», à la frontière orientale du royaume. Confiée au général de division Mohammed Miqdad, qui bénéficie de la confiance du Palais, cette nouvelle région militaire est censée offrir plus de fluidité et de liberté d’action à l’armée.
Le 5 janvier 2022 a eu lieu à Errachidia la cérémonie d’investiture du premier commandant de la Zone Est, le général de division Mohammed Miqdad. L’événement a été présidé par le général de corps d’armée Belkhir El Farouk, lui-même nommé le 13 septembre 2021 au poste d’inspecteur général des Forces armées royales, une désignation qui s’est accompagnée de l’annonce par les FAR de la création d’une nouvelle zone militaire, située près de la frontière algérienne. A priori, rien ne prédestinait ce Doukkali originaire d’El Jadida, issu d’une famille sans tradition militaire spécifique, à un tel parcours. Pour Abdelhamid Harifi, chercheur dans le domaine de la défense, cette nomination est le couronnement d’une «brillante carrière militaire». Diplômé de l’Académie militaire de Meknès, Mohammed Miqdad a rejoint les rangs des FAR dans les années 1980.

La reconstitution de la forêt tropicale émerveille les chercheurs en Côte d’Ivoire

C’est une forêt en pleine renaissance. Un milieu naturel où, sous la canopée qui se reforme doucement, la végétation jaillit et de grands arbres étendent leurs racines. Dans la forêt classée de la Téné, dans le Centre-sud de la Côte d’Ivoire, une parcelle de 2 000 mètres carrés détruite par la culture du café dans les années 1990 a rebâti en quelques décennies une grande partie de son écosystème. Avec d’autres chercheurs de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro, regroupés au sein du projet DynRecSe (Dynamique de reconstitution des services écosystémiques), le doctorant en écologie Bienvenu Amani a suivi de près cette régénérescence. «Ce caféier, dit-il en pointant du doigt un arbuste mal en point, a été abandonné par un planteur il y a un peu plus de vingt ans faute de rendement intéressant. Il est en train de mourir parce qu’aujourd’hui la forêt reprend ses droits».
Sans intervention humaine, d’anciennes forêts primaires peuvent récupérer jusqu’à 80% de leur fertilité, de leur structure et de leur diversité d’arbres, vingt ans seulement après l’abandon des pratiques agricoles. On les appelle alors des forêts secondaires. Cette reconstitution naturelle, bien plus rapide qu’en zone tempérée, a surpris les scientifiques.

Alain-Patrick MASSAMBA