L’histoire assez triste de l’international de football Béranger Itoua, qui n’a pas encore retrouvé les pelouses faute d’avoir reçu rapidement le soutien et l’aide de l’Etat, encore moins de sa fédération, alors que sa blessure nécessite une opération chirurgicale à l’étranger, dévoile le degré d’amateurisme dans lequel est encore plongée la pratique du sport au Congo.
Béranger Itoua est tenu éloigné des terrains de jeu depuis juin dernier. Mauvais souvenir d’un match disputé avec les Diables-Rouges (contre le Niger) en Turquie, au terme du premier stage effectué sous la férule de l’entraîneur belge Paul Put. Le défenseur central a été victime d’une vilaine blessure. Conséquence: son indisponibilité étant longue, son club saoudien, Sohar SC, a «résilié sans autre forme de procès son contrat», affirme-t-il.
Depuis, le joueur, qui est à Brazzaville, attend d’être pris en charge par son pays. On lui aurait fait miroiter des soins en Belgique, malheureusement l’attente devient interminable pour lui.
Des cas comme celui du robuste défenseur passé notamment par Ajax de Ouenzé, Diables-Noirs, CARA et AS Otohô, avant de poursuivre une carrière professionnelle en Asie, il y en a eu de nombreux dans ce pays. Certains sportifs congolais, pris par l’amour d’une discipline, ont, au prix de nombreux sacrifices et dévotions, mis de côté les études et les projets familiaux, le temps d’une compétition, pour défendre les couleurs nationales. Parfois même sans rien recevoir (excepté les footballeurs ou les handballeurs) ni attendre quoique ce soit en retour. Juste pour l’envie de vivre un rêve, une passion qui ne peut s’expliquer par les mots.
La situation de Béranger est ce qu’il y a de plus cruel pour tout sportif. L’écho fait ces derniers jours par les médias de son cas finira-t-il par accélérer son départ à l’étranger pour des soins appropriés?
Enfin, cette situation, faut-il le dire, jette aussi bien l’opprobre sur le mouvement sportif congolais dans son ensemble. Aucune discipline ne fait office de bon élève. Les cas de Brigitte Nkaoua ou Solo Koussiakama en handball, de Jean Nsana ‘’Madia’’ en athlétisme, témoignent à suffisance que personne n’est à l’abri de ce que certains considèrent comme une insouciance coupable qui frappe la pratique du Congo sur la question portant sur le suivi médical et l’assurance de ces athlètes en cas de blessure ou de drame. La plupart des fédérations, Ligues, clubs et autres n’ayant pas souscrit à des assurances visant non seulement à les protéger, mais aussi les principaux acteurs que sont les sportifs.

Jean ZENGABIO