Formés par le ministère de la Santé et de la population, recrutés dans les rangs de la police par le biais du ministère de l’Intérieur et rétrocédés au ministère de la Santé pour servir dans les structures sanitaires civiles, 50 médecins lieutenants ont été reçus le 26 février dernier par le ministre Gilbert Mokoki, avant leur déploiement dans les différents départements. Sur un ton ferme, il a insisté sur le respect et l’obéissance.

C’est un Gilbert Mokoki revêtu de sa veste d’officier supérieur qui s’est adressé à ces jeunes médecins officiers. «Si vous arrivez dans un lieu pourri, c’est à vous de mettre ou de remettre de la propriété. Si vous arrivez dans un milieu où il y a les mauvaises pratiques et si vous tombez dans la perversion, croyez-moi, c’est vous qui serez plus sanctionnés parce que je n’admettrai pas qu’un médecin militaire puisse maltraiter un malade ou demander de l’argent pour le servir», a-t-il averti.
En tant que policiers, «si vous commencez à être corrompus, c’est une circonstance aggravante parce que le policier est un auxiliaire de justice. Vous avez entendu qu’il y a un capitaine qui a été présenté au tribunal, il sera condamné parce qu’un officier de police judiciaire ne peut pas manquer de respect à un magistrat. C’est une circonstance aggravante. Un lieutenant médecin qui est pris en flagrant délit de corruption ou de fraude, est automatiquement et sévèrement sanctionné. Si vous êtes punis en tant que militaires, l’Ordre des médecins va également vous radier du tableau», a dit le ministre.
Sur un ton ferme, il leur a rappelé les fondamentaux de l’armée. «Pour mieux commander, il faut apprendre à obéir. Ce n’est pas parce que vous êtes des médecins que vous devez rouler des mécaniques lorsque vous arrivez dans un service. Vous devez respecter le personnel que vous rencontrez: infirmiers et infirmières, sages-femmes et assistants. Ce sont eux qui vont vous apprendre le métier, sinon vous passerez à côté. Ils vont vous laissez aller vers la faute. C’est ce que nous appelons dans l’armée les peaux de banane. Il faut éviter d’arriver à des fautes graves», a prévenu Gilbert Mokoki.
Le ministre est également revenu sur la notion de service. «Jeunes officiers, vous avez choisi le métier des armes. C’est un honneur et un privilège. Vous serez affectés dans les différents départements. Et quand on vous met en mission commandée, il n’y a ni chuchotements, ni murmures. Je ne voudrais pas entendre cela. Dans l’armée, on exécute l’ordre d’abord, puis on fait la réclamation. Nous savons compter sur votre sens de responsabilité et de devoir», a-t-il conclu.
Séance tenante, le ministre a signé leur note d’affectation dans les formations sanitaires civiles, réparties à travers les 12 départements du pays, en présence de l’inspecteur général de la santé, Richard Bileckot et du directeur général, de l’administration et des ressources humaines, Gilbert N’dziessi.

Cyr Armel
YABBAT-NGO