C’est l’objectif que vise la campagne de vaccination de masse qu’a lancée la République du Congo, avec le soutien de l’Alliance du Vaccin (GAVI), de l’UNICEF, de l’OMS et de leurs partenaires. Sont ciblés par cette campagne: onze départements du Congo et la quasi-totalité de la population âgée de 9 mois à 60 ans.

Situé dans la ceinture africaine de la fièvre jaune, l’exposant ainsi au risque d’épidémies meurtrières, le Congo a lancé une campagne de vaccination préventive de masse qui vise à vacciner plus de 93 % de la population contre la fièvre jaune.
La campagne a débuté le 5 août dernier. Elle ciblera plus de 4 millions de personnes dans onze départements sur les douze que compte le pays. Le Congo s’est fixé comme objectif d’atteindre une couverture de plus de 95 % au niveau national.
Le Gouvernement a mobilisé pour ce faire plus de 13. 800 professionnels de santé pour cette campagne de sept jours, qui a pour objectif de prévenir les épidémies de fièvre jaune et de renforcer les systèmes de surveillance, afin de pouvoir rechercher et identifier rapidement les cas. Pointe-Noire est le seul département qui ne participera pas à cette campagne de masse, car il a déjà bénéficié d’une campagne réactive, avec une couverture de 93 %.
«La fièvre jaune, qui est endémique dans toute l’Afrique occidentale et centrale, tue chaque année près de 60. 000 Africains, qui pourraient être sauvés grâce à ce vaccin très efficace. Nous sommes fiers de travailler avec le Gouvernement du Congo et nos partenaires pour cette campagne de vaccination préventive de masse, qui permettra de protéger la population congolaise contre cette maladie mortelle et de réduire le risque d’apparition d’épidémies meurtrières», a dit Thabani Maphosa, directeur général des programmes pays de Gavi.
La couverture vaccinale contre la fièvre jaune a augmenté dans le pays depuis 2004, date de l’introduction du vaccin dans le calendrier de vaccination systématique: elle est passée de 54 % en 2005 à 80 % en 2015. Le risque d’épidémie reste toutefois élevé et ne peut être réduit que si la majorité de la population est vaccinée. Le pourcentage d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) est passé de 73 % en 2020 à 77 % en 2021, tandis que la couverture avec la première dose de vaccin contre la rougeole stagne à 68 %, et la couverture vaccinale contre la fièvre jaune a baissé de façon continue de 2 % au cours des deux dernières années (2019-2021) durant lesquelles le pays a dû faire face à la pandémie de COVID-19, selon les dernières estimations OMS/UNICEF de la couverture vaccinale (WUENIC) pour la République du Congo.
«On dispose de plusieurs moyens de lutte contre la fièvre jaune: la vaccination préventive, la constitution d’un stock mondial de vaccins pour riposter aux épidémies, et la préparation des pays les plus à risque. Avec l’aide de ses partenaires, le Gouvernement du Congo va tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de la campagne et juguler les épidémies qui sévissent actuellement dans le pays», a déclaré le Dr Edouard Ndinga, chef du groupe Vaccination et maladies évitables par la vaccination (MEV) du bureau de l’OMS au Congo.
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés, potentiellement mortelle, mais contre laquelle il existe un vaccin extrêmement efficace. Les épidémies meurtrières de fièvre jaune survenues ces dernières années au Congo (et dans les pays voisins, Angola et République démocratique du Congo) constituent une menace pour le pays qui est désormais en état d’alerte maximale face à la possibilité de survenue d’une nouvelle épidémie. «Cette campagne préventive de masse menée au Congo fait partie de la stratégie mondiale pour l’élimination des épidémies de fièvre jaune (EYE, de l’anglais Eliminate Yellow fever Epidemics) d’ici à 2026. Gavi, l’UNICEF, l’OMS et plus de 50 partenaires aident le Gouvernement du Congo et 39 autres pays à haut risque à évaluer le risque épidémique, lancer des campagnes de vaccination, se mobiliser auprès des communautés et mener d’autres activités de riposte (surveillance, approvisionnement et logistique, et diagnostic en laboratoire). Cette campagne sera intégrée à une autre campagne de vaccination, contre la rougeole et la rubéole, menée par le Gouvernement du Congo et bénéficiant du soutien de la Banque mondiale, en riposte à l’épidémie de rougeole qui sévit actuellement», a dit la Dr Chantal Umutoni, représentante de l’UNICEF au Congo.
Gavi, l’Alliance du vaccin, est un partenariat public-privé qui contribue à la vaccination de la moitié des enfants de la planète contre certaines des maladies les plus meurtrières. Depuis sa création en 2000, Gavi a aidé à vacciner une génération tout entière – soit plus de 981 millions d’enfants – et à prévenir à terme plus de 15 millions de décès, ce qui a permis de réduire de moitié la mortalité infantile dans 73 pays à faible revenu. Gavi joue également un rôle essentiel dans l’amélioration de la sécurité sanitaire mondiale en soutenant les systèmes de santé et en finançant les stocks mondiaux de vaccins contre la maladie à virus Ebola, le choléra, la méningite et la fièvre jaune.

Viclaire MALONGA