La République du Congo et l’Agence française de développement (AFD) ont procédé le 19 décembre dernier à la signature de conventions de financement du Programme d’utilisation durable des terres. Le document a été paraphé par Mme Ingrid Olga Ebouka Babackas, ministre du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale, représentant le ministre de l’Economie et des finances; Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat française auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, et Mr Maurozio Cascioli, directeur de l’Agence française de développement. En présence de Français Barateau, ambassadeur de France, et de Mme Kourotoumou Ouattara, représentante de la Banque mondiale au Congo.

Les montants engagés pour la conduite de ce programme s’élèvent à 24,5millions d’euros, soit 16.070.946.500 de F.CFA, dont 18,5 millions de dollars du fonds fiduciaire de l’initiative pour le forêt de l’Afrique centrale (CAFI), délégués à l’AFD et 7 millions d’euros de l’AFD sous forme de subvention.
Ce programme vise à soutenir les efforts engagés par le Gouvernement pour structurer son approche nationale d’affectation des terres, d’un schéma national d’aménagement et de développement du territoire et de deux schémas départementaux pilotes.
Le renforcement du cadre institutionnel et la mise en place de ces instruments intersectoriels dédiés à l’aménagement du territoire, devront ainsi asseoir la définition d’une stratégie de développement intégrée, conciliant les objectifs de développement socio-économique et de pérennisation des ressources naturelles et des écosystèmes.
Soulignant le caractère stratégique de ce programme et le soutien de la France à CAFI, la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou a fait relever que cette signature venait réaffirmer les engagements formalisés dans la lettre d’intention de CAFI signée le 3 septembre 2019 par les présidents Denis Sassou-Nguesso et Emmanuel Macron, au nom de la présidence du conseil d’administration de CAFI.
En clair, le Programme d’utilisation durable des terres vise à appuyer l’atteinte de 22 des 52 engagements fixés par cette lettre pour mettre en œuvre la stratégie nationale de développement bas-carbone en République du Congo.
Pour la ministre Ingrid Olga Ebouka Babackas, la signature de ces conventions qui intervient juste après la COP 27 de Charm El-Cheik, en Egypte, se veut «un signal fort de la conviction dont il ne faut jamais se départir que les financements pour notre cause commune, celle de la préservation de la planète, seront inévitablement au rendez-vous de l’histoire».
Elle s’est dite heureuse que dans le cadre du partenariat avec le CAFI, que soit signé ce programme dont l’objectif général est de définir un processus inclusif et concerté de planification des usagers et d’utilisation de ces terres au niveau national.
Financées sur une durée de 5 ans (2022-2027), les retombées de ce programme, a dit la ministre, «seront importantes puisqu’elles doivent permettre de généraliser et encaisser des pratiques et usages harmonisés du territoire, assurant une utilisation durable des terres et des ressources naturelles, la préservation des forêts et des tourbières et une trajectoire de développement bas-carbone».
«Les activités de ce programme, a-t-elle affirmé, visent à structurer l’approche nationale de l’aménagement du territoire, en accompagnant l’élaboration du Plan national d’affectation des terres (PNAT), d’un schéma national d’aménagement et de développement du territoire (SNAT) 2025 et de deux schémas départementaux (SDAT) pilotes dès lors, ses résultats participeront incontestablement au succès planifié de la diversification de notre économie à travers l’adoption d’outils précis de gouvernance territoriale».
La ministre a indiqué que le Gouvernement mettra tout en œuvre afin que ce programme soit déployé dans les meilleures conditions, pour optimiser ses efforts et contribuer à une gestion durable des forêts du Bassin du Congo.
Elle a invité les partenaires financiers à accélérer la mobilisation de toutes les ressources vouées à la lutte contre le changement climatique pour être fidèles à leurs engagements internationaux en la matière.
A noter que ce programme sera mis en œuvre par le ministère de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, le ministère de l’Economie forestière et le ministère de l’Environnement, du développement durable et du Bassin du Congo.

Cyr Armel YABBAT-NGO