De plus en plus, le ‘’Vivre ensemble’’ est évoqué par les acteurs politiques dans leurs discours. Mais que faire pour qu’il soit une réalité au Congo dans un contexte socio-économique pas trop reluisant, avec exacerbation du tribalisme ici, gabegie là, corruption par-là, impunité là-bas? Dans la troisième circonscription de l’arrondissement 1 Lumumba de Pointe-Noire, l’heure est aux actions concertées.

Des chefs des quartiers, des représentants des partis politiques les plus «représentatifs», des sages de la circonscription et de nombreux anonymes, etc. Certes, ils n’étaient que quelque deux cents personnes «au nom des restrictions liées au coronavirus», réunies à l’école primaire publique «Lien Athanase Dambou» le 28 aout 2021, mais à travers eux c’est quasiment toute la population de la troisième circonscription de l’arrondissement 1 Lumumba de Pointe-Noire qui était représentée
Ici a lieu une rencontre citoyenne entre Maurice Mavoungou le député MAR (Mouvement action et renouveau) de la circonscription et ses mandants. Des retrouvailles placées sous le thème «Agir ensemble pour améliorer le Vivre ensemble dans Lumumba 3».
L’occasion pour le député-suppléant de faire un rappel historique en rappelant la démarche des anciens acteurs et cadres politiques. «En 1959, alors que le Congo était au bord de la partition du fait des événements connus cette année-là, le président Fulbert Youlou et le vice-président Jacques Opangault se promenèrent ensemble à bord d’une même voiture à travers les artères de Brazzaville. Un acte d’exemplarité qui marqua la réconciliation entre les deux leaders et entre les membres de leurs formations politiques», a rappelé Victor Béli. Le parlementaire a évoqué d’autres exemples que les Congolais sont «tenus de suivre car, le Vivre ensemble, loin d’être un simple slogan relevant de la démagogie, devrait être un état d’esprit», a-t-il dit.
Mais comment vivre ensemble dans la mesure où les uns ont faim et les autres dans l’allégresse et l’opulence? , s’est interrogé le représentant de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, principale formation de l’opposition) à cette rencontre citoyenne. Allusion à peine voilée à la crise économique et financière, aux antivaleurs et à l’impunité qui gangrènent le pays ces derniers temps. D’autant plus que «la misère divise» comme dit l’adage.
Agir ensemble, nouveau schéma
Pour le député titulaire, Maurice Mavoungou, la crise ne devrait pas être une fatalité. Au contraire ! « (…) Si la crise est notre ennemi commun aujourd’hui, seule l’unité nous aidera à entamer notre résistance, mieux notre résilience afin de la transformer en une véritable opportunité», a déclaré l’élu lors de la séance des réponses aux questions. Et de poursuivre en prenant l’exemple du peuple rwandais dont l’histoire a été plus tumultueuse que la nôtre. «Plus de 20 ans après le génocide de 1994, ce pays d’environ 20000 km² est devenu une référence en matière de gouvernance, une attraction pour les touristes, bref, le Rwanda est devenu une puissance dans la sous-région», a-t-il déclaré.
Pourtant, «nous aussi pouvons le faire ! Et d’ailleurs, nous le faisons déjà ! Les opérations ‘’Retroussons les manches’’ que nous effectuons, loin d’être des solutions durables, sont néanmoins des débuts de solution. Ce qui est plus intéressant, c’est que nous nous impliquons tous sans considération politique, culturelle, religieuse. Tout simplement parce que Lumumba 3 est notre héritage commun», a poursuivi Maurice Mavoungou qui estime qu’il faut «poursuivre et améliorer ce vivre ensemble».
Une proposition favorablement accueillie par la plupart des participants. «La République, c’est comme la famille. Les problèmes ne manquent pas. Mais il faut savoir se dépasser pour privilégier ce qui unit comme le dit la devise de notre pays. Nous allons désormais œuvrer à améliorer le Vivre ensemble dans notre circonscription, comme l’a proposé l’honorable Maurice Mavoungou», s’est félicitée Philomène Ndimina, habitante du quartier 112.

Jean BANZOUZI MALONGA