Chers Frères et Sœurs,
Nous pouvons résumer la page d’évangile de ce cinquième dimanche de l’année liturgique B en trois mots, à savoir la guérison, la délivrance et la prédication. Dans cet évangile, en effet, Jésus guérit la belle-mère de Simon. Celle-ci était au lit, elle avait de la fièvre. Marc nous dit: «Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever». Trois verbes d’action d’une importance particulière: s’approcher, saisir et faire lever. La guérison commence donc par s’approcher du malade, l’écouter, lui parler pour diagnostiquer son mal. En s’approchant de sa malade, Jésus la saisit par la main et la fait lever. Oui, comme disait Saint Irénée de Lyon: «Gloria Dei, vivens homo, la gloire de Dieu c’est l’homme vivant», l’homme debout.
Dans un monde fragilisé par la pandémie de la COVID-19, il y a lieu de repenser comment s’approcher du malade. Nous ne devons pas nous éloigner du malade mais toujours s’approcher de lui avec compassion et mesure rationnelle, car derrière chaque malade, c’est le Christ Jésus qui souffre (Mt 25, 31-46). Après avoir fait lever la belle-mère de Simon, Marc conclut: «la fièvre la quitta et elle les servait». Le service devient donc la derrière étape du processus de guérison. Quand on est guéri, on doit se mettre à aider tous ceux qui sont malades d’une manière ou d’une autre parce qu’il n’est pas bon de voir les autres croupir dans la misère. Les plus forts doivent soutenir les plus faibles. A travers notre ministère d’écoute et de guérison, c’est Dieu Lui-même qui sauve son peuple. Ainsi, nous pouvons chanter avec le Psalmiste: «Bénissons le Seigneur qui guérit nos blessures».
Ensuite, Jésus délivre tous ceux qui étaient possédés. «La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons». Etre tourmenté par un esprit mauvais rend la vie insipide, ténébreuse et obscure. On parvient à s’exclamer comme Job dans la première lecture de ce dimanche: «Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre. On ne compte que des nuits de souffrance». Heureusement que le malheur frappe souvent le juste mais chaque fois le Seigneur l’en délivre (Ps 34, 20).
Enfin, Jésus se retire dans un endroit désert, et là il priait. Tout le monde le cherche. Mais il répondit à ses disciples: « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile; car c’est pour cela que je suis sorti». La proclamation de l’Evangile est donc la mission première de Jésus. Les miracles, les guérisons, les délivrances ne doivent pas surplomber la prédication, l’annonce de l’Evangile. C’est pourquoi Saint Paul affirme dans la deuxième lecture de ce dimanche: «annoncer l’Evangile, ce n’est pas pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile».
Mais l’annonce de l’Evangile n’est pas l’apanage des Evêques, des Prêtres ou des Diacres. Tout le Saint Peuple de Dieu, à travers les exigences du baptême, est appelé à annoncer l’Evangile en paroles et en actes. Cela implique la notion du témoignage chrétien éloquent, cohérent et transparent. Le Saint Pape Paul VI nous mettait déjà en garde: «L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins» (Exhortation Apostolique, Evangelii nuntiandi, n°41). Que le Seigneur nous accorde la grâce, par l’intercession de la Vierge Marie, Etoile de l’Evangélisation, d’être des témoins crédibles et authentiques de l’annonce de l’Evangile pour l’Eglise dans le monde de ce temps.

Abbé Mathias Cédric LOUHOUAMOU
Paroisse Saint Augustin de la Tsiémé