Le développement de la société et le bien-être humain, dépendent entre autres du travail que l’homme et la femme exercent, dans le secteur public ou privé, aux termes duquel ils ont droit à une rémunération. Cette dernière est l’élément essentiel du contrat de travail. Dans une approche définitionnelle, par rémunération on sous-entend «le salaire ou traitement ordinaire, de base ou minimum, et tous autres avantages, payés directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l’employeur au travailleur en raison de l’emploi de ce dernier» ( Art 1, al 1 de la Convention n°100 de l’OIT). La rémunération reste un critère essentiel de motivation et d’investissement quotidien et s’avère important dans la mesure où elle demeure une source de revenu vital et impacte sur le niveau de vie des populations. (Walras Marshall).

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) prône le principe de «l’égalité de la rémunération entre la main-d’œuvre masculine et la main-d’œuvre féminine pour un travail de valeur égale» qui sous-entend les «taux de rémunération fixés sans discrimination fondée sur le sexe» (art.1.b, C100). Le respect de ce principe est une étape fondamentale dans la sphère des droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes. C’est une affaire de toute la Communauté internationale.
Mais aujourd’hui, le marché mondial du travail est secoué par des inégalités salariales dans la relation hommes et femmes. Ces écarts qui s’élèvent en moyenne à 20% se justifient par les stéréotypes traditionnels concernant le rôle de chaque sexe ; les responsabilités familiales, le capital humain, les contraintes socio-économique, etc. C’est eu égard aux effets néfastes des écarts de salaire et ses impacts disproportionnés sur le genre, que l’Assemblée Générale de l’ONU a proclamé le 18 septembre, la Journée internationale de l’égalité de rémunération. Elle a pour finalité, d’éliminer les pratiques discriminatoires et les inégalités salariales au sein du monde de travail; de sensibiliser un large public aux structures économiques, politiques et sociales qui empêchent les femmes de réussir comme les hommes sur le marché du travail; de préconiser d’autres actions visant à réaliser l’objectif de l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale pour toutes et tous et encourager les États membres de l’OIT à continuer de soutenir l’objectif de l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. Pour ce faire, l’OIT invite les États Membres, les organismes compétents des Nations Unies et les Organisations non gouvernementales à promouvoir ce principe et militer pour l’autonomisation économiques des femmes et des filles (points 2 et 3 de la Res/74/142 du 18 décembre 2019).
Au Congo-Brazzaville, bien que les travailleuses et travailleurs Congolais soient victimes des arriérés de salaire et butés au problème de la revalorisation de salaire, le traitement salarial, cependant, ne tient pas compte du fait que l’on soit un homme ou une femme. L’analyse des salaires selon le genre révèle que le salaire moyen des hommes est de 130554 francs CFA et celui des femmes est de 128423 francs CFA, soit une différence de 2130 francs CFA.». (C. Mathieu Makouezi, 2019). Toutefois, cet écart, aussi minimum soit-il aujourd’hui, y est et n’est pas à négliger. Bien au contraire il nécessite être pris en considération, eu égard à la place qu’occupe de nos jours la femme Congolaise dans l’univers professionnel. Cet écart moins considérable pourrait prendre d’autres tournures qui lèseront les droits de genre au Congo, si la situation des travailleuses Congolaises n’est pas améliorée. Car, leur présence dans les emplois inférieurs et typiquement féminins, leur absence dans des postes de décisions, les violences sexuelles, sous ses diverses formes, dont elles sont victimes dans leurs lieux de travail, font qu’elles nagent entre le plancher collant et le plafond de verre qui sont, entre autres dans le monde, des causes des inégalités salariales genrées, mieux entre la femme et l’homme.

Dr. Sr. Moussounda
Kimani Rhyta, Cp