En 2012, après maintes analyses, je décidai d’être candidat aux élections législatives dans la circonscription jadis unique d’Oyo. Cette localité que j’avais connue dans les années 70 dans mon enfance, après un pénible parcours de 400 km en 4 et 5 jours partant de Brazzaville dans les camions du transporteur EBINA. Durée de parcours heureusement ramenée aujourd’hui à 6h, grâce à la victoire du Président Denis Sassou Nguesso sur les vasières.

Pendant la campagne, je me déclarai candidat des 3D d’Oyo : Démocratie, Décentralisation et Développement économique. Dix ans après, l’esprit m’amène à poser mon regard sur chaque D.
Au sujet de la démocratie, je trouvais dés-harmonieux le nanisme démocratique à Oyo, chez le président Denis Sassou Nguesso, artisan de la démocratie au Congo, avec des candidatures uniques à répétition aux élections législatives. Il fallait donc rompre avec cet infantilisme. Qui malheureusement a resurgi depuis 2017 dans les deux circonscriptions après création de celle de la commune. Un véritable recul démocratique. Alors que depuis l’avènement de la démocratie en 1992, le président n’a plus jamais été candidat unique aux élections présidentielles, comme au temps du monopartisme. Sauf s’il en sera ainsi en 2026, au deuxième renouvèlement constitutionnel de son mandat de la cinquième république
Quant à la décentralisation, je trouvai le statut administratif de communauté urbaine d’Oyo inadapté aux infrastructures en perpétuel développement dans cette localité en municipalisation continu.
Je déclarai œuvrer avec le gouvernement pour ériger le chef-lieu du district d’Oyo en une commune (collectivité locale) et en faire de même pour tous les chefs-lieux des départements évolués grâce au paquet infrastructurel des municipalisations accélérées en vue de faire avancer le processus de communalisation de notre pays. Je projetais par la suite les avancées administratives d’Oyo en chef-lieu du département de l’Alima à créer par une loi dans laquelle ceux de la Louessé dans le Niari, de la Bouenza Nord, du Pool nord et de la Moutaba seraient aussi créés. Avec respectivement pour chefs-lieux : Mossendjo, Mouyondzi, Igné, Liranga. Ce qui permettrait surtout à Mossendjo jadis cinquième ville du pays, aujourd’hui dernière, de se lever grâce à une éventuelle municipalisation accélérée. Vu que le Président Denis Sassou Nguesso revient d’une manière ou d’une autre à cette initiative, avec le lancement le mois passé de la municipalisation additive du Kouilou, à Loango.
Cette départementalisation permettrait aussi à Mossendjo d’avoir un flux financier lié à la présence des services déconcentrés de l’Etat de niveau préfectoral et de ceux déconcentrés du Conseil départemental. Par conséquent, j’appelle à l’éveil des élus et autres cadres de ces contrées, pour les avancés de la départementalisation. La prise de conscience de la responsabilité historique devrait interpeller leur attention. La départementalisation souhaitée se justifierait par l’application de la loi N°3-2003 du 17 février 2003 fixant organisation administrative et territoriale et qui, en en son article 10, dispose que « le département est constitué d’au moins quatre districts ». Cette départementalisation harmonieuse décongestionnerait les départements à forte densité de districts, notamment: – le Niari 14, – le pool 13,
– la Bouenza 11, – la Cuvette 10 avec chacun deux communes,- les Plateaux 13 et – la Likouala 7 qui n’ont qu’une commune.
Paradoxalement, il y a à coté des départements à faible densité qui ont chacun 5 districts: la Lékoumou, le Kouilou et la Sangha. La Cuvette Ouest en a 6.
Il y a donc nécessité de départementaliser notre pays, en vue de l’émergence : de l’administration de proximité, des flux financiers institutionnels pour le développement des communautés et de la démocratie locale.
A ce jour, les avancées de la communalisation sont faites par la création de nouvelles communes : Oyo, Kinkala, Madingou, Djambala, Sibiti, Owando, Evo, Impfondo. Action pour laquelle, j’avais remercié le gouvernement dans ma publication du 20 décembre 2016 à la page 14 du journal, La Semaine Africaine N°3651. Mais, la départementalisation traîne les pas.
Sur le plan économique avant ma candidature, j’étai touché par les déclarations des jeunes qui se plaignaient de leur situation de jeunesse de mobilisation politique et d’accueil et non d’acteur économique.
Ils reconnaissaient bien les efforts infrastructurels de sortie d’une ville de terre au centre du Congo, du président Denis Sassou-Nguesso. Mais ils déclaraient aussi que ce ne sont pas les goudrons et autres immeubles qui vont les faire manger, souhaitant des avancées économiques qui leur permettront d’avoir des emplois. Je décidai d’en faire mon cheval de bataille si j’étais élu. Je salue aujourd’hui la volonté du président Denis Sassou-Nguesso et de son gouvernement qui, par la loi 33-2019 du 14 octobre 2019, ont créé la zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo.
Remerciements aussi au Parlement d’avoir voté cette loi salvatrice qui crée une agri-zone, dont le bi-pole de centralisation est constitué par la commune d’Oyo et le chef lieux du district d’Ollombo. Espace qui sera aménagé par le développeur en zones : industrielles, résidentielles, commerciales, culturelles, sportives et administratives. Souhaitable de faire de ce bi-pôle le chef-lieu du département de l’Alima une fois créé. Ce qui nous permettrait d’avoir une grande ville au centre du Congo. C’est par ignorance que l’on place Oyo et Ollombo dans le Nord de notre pays qui va réellement de ce bi-pôle à Bétou et le Sud de ce même bi-pole à Boko. Rappelons-nous de l’appellation jadis des plateaux en plateaux du sud.
Gloire à Dieu mon passage au ministère des zones économiques spéciales (ZES) et de la diversification économique, m’a permis de m’imprégner des potentialités des avancées économiques radieuses d’Oyo. Où les jeunes ne seront plus de simples mobilisateurs politiques mais des acteurs économiques, grâce à la création de multiples emplois. Avec déjà l’existence de : la fabrique de lait OKIESSI, la BRASCO, de COPASOL, l’industrie pharmaceutique, des palmerais et huileries et autres qui meublent cet espace économique dans lequel viennent s’ajouter le complexe CAFCAO et ARIS le développeur de la ZES.
Il est souhaitable que le gouvernement accélère le développement des ZES en effet. C’est depuis 2009 que l’esprit du président est hanté par la diversification économique et les ZES, en proposant le concept Route d’Avenir et Politique de la diversification économique. Le gouvernement devrait faire preuve de dynamisme à ce sujet. Par une gouvernance rationnelle tenue par l’autorité de la régularisation des ZES présidé par le président de la République, secondé par le Premier Ministre qui en est le Vice-Président. Le ministre des ZES assurant Le Secrétariat permanant. Vu l’implication de la transversalité gouvernementale (des ministères de support) dans la gestion des ZES et les complexes de préséance, il est souhaitable que le ministre des ZES et de la diversification économique soit un vice premier ministre ou un ministre d’Etat de premier rang.
Aux cadres d’Oyo et ses environs, il est souhaitable de faire vivre la démocratie, de s’éveiller pour la décentralisation en vue de la départementalisation effective de notre pays et obtenir le département de l’Alima, au centre du Congo. Il s’agit, avec détermination de prendre le relai de l’ASORBA (association des ressortissants de la basse Alima) qui obtint en 1963 la création du PCA (poste de contrôle administratif) d’Oyo. Il est de même impérieux qu’ils s’approprient la vision du développement économique de l’agri-zone d’Oyo-Ollombo étendue sur 7603km2 et épousant les limites du département de l’Alima en rêve. Car, cette ZES englobe: la commune d’Oyo et les districts de: Oyo, Ollombo, Tchikapika, Abala, Ongoni, Mossaka et autres. C’est par leur engagement à la départementalisation et au développement partagé de la ZES Oyo-Ollombo que passe le véritable avenir de ces contrées. Ces préoccupations devraient faire l’objet des échanges dynamiques et des actions concrètes surtout pour la viabilisation de cette ZES. Les espaces ruraux de cette ZES planifiée se répartiraient en: – Zone1 (Owando ,Ollombo): plantations de palmiers à huile, cultures de manioc, d’hévéa et d’autres produits vivriers ;
– Zone2 (Tchikapika, Ollombo, Abala): cultures vivrières locales ,rizeries ,plantations de café et cacao; – Zone3 (Tchikapika,Mossaka) :rizeries; – Zone4 (Ollombo, Abala, Ongoni): cultures vivrières locales, palmiers à huile et de café; – Zone5 (Oyo, Tchicapika, Ongoni, Boundji) : cultures vivrières locales, activité de pêche et de chasse; – Zone 6 (Oyo, Ollombo): mêmes cultures que la Zone1.
Ces productions pourront entrer en intrant dans les sociétés des industries de transformations. Pour cet éveil, je compte faire un concert débat aux sujets de la départementalisation et du développement partagés de l’AGRI ZES Oyo-Ollombo. Je le projette pour le 10 Mars 2023 en mémoire de ma digne collègue de l’INSSSA, Edith Bongo Ondimba qui rêvait d’un Oyo comme Franceville au Gabon. J’ai encore en mémoire nos entretiens de 1999 à son orphelinat d’Ovendo à Libreville, et sur le côté Nguunu de la grande-mère Mouébara. Merci à papa Denis Sassou Nguesso de concrétiser la vision de cette brave femme des Nguunus en sus de celle de Jacques Okoyo, qui avant même la création du PCA, voyait le village complément d’Oyo en grande ville éclairée par les lampadaires.
Aux jeunes, disons que l’espoir est permis avec les avancées de la Zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo et autres. Vision du président Denis Sassou Nguesso à modifier la structure de notre économie et créer des emplois. Tel ressorti de son projet de société ‘’Ensemble, poursuivons la marche’’…

Pierre ABELARD TSOUMOU