Dans le cadre son programme triennal initié en 2020 et qui devra s’achever au cours de l’exercice 2022, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) a lancé une deuxième opération de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne dénommé «BDEAC 5,60 % net 2021-2028», pour la période du 15 au 25 novembre 2021, après celle émise du 21 au 29 décembre 2020. La cérémonie relative au lancement de cet emprunt obligataire a eu lieu à l’hôtel Radisson Blu, à Brazzaville, jeudi 18 novembre 2021, sous la présidence de Ludovic Ngatsé, ministre délégué au budget.

Fortunato-Ofa Mbo Nchama, président de la BDEAC
Fortunato-Ofa Mbo Nchama, président de la BDEAC

C’était en présence de Fortunato-Ofa Mbo Nchama, président de la BDEAC. On a, également, noté la présence de plusieurs cadres de cette institution financière, du directeur général du Fonds d’impulsion de garantie et d’accompagnement (FIGA), de la directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements, des directeurs généraux des banques, des établissements de microfinance, des organismes financiers et des opérateurs économiques. Cette opération vise lever une somme de 100 milliards de francs Cfa. L’emprunt obligataire permettra à la BDEAC la mobilisation des fonds destinés à financer les projets des secteurs privé et public de la sous-région de l’Afrique centrale, notamment dans les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), pour impacter un grand nombre de secteurs comme l’éducation, les services, le tourisme, l’agro-industrie, l’agro pastoral, les finances, la santé, le transport, l’énergie, les télécommunications, l’eau et l’assainissement.

Cet emprunt obligataire soumis aux ménages, aux sociétés privées et publiques, ainsi qu’aux investisseurs institutionnels, constitue la deuxième phase du programme triennal de la BDEAC. Le montant de l’émission est de 100 milliards de francs CFA. La valeur nominale d’une obligation étant de 10.000 francs CFA, et la durée de l’emprunt est de sept ans. Le taux d’intérêt est de 5,60 % net d’impôts et taxes par an.
Toute personne physique ou morale résidante ou non de la CEMAC peut souscrire à cette opération.
Le lancement de l’opération a été couplé à la présentation d’une manière générale et détaillée des enjeux de l’emprunt obligataire. Cette présentation a été couronnée par une séance des questions- réponses sur les enjeux et les avantages de cet emprunt qui constitue une opportunité pour tous.

Photo de famille à la fin de la cérémonie
Photo de famille à la fin de la cérémonie

Le Président de la BDEAC a rassuré les souscripteurs: «Pour sécuriser vos remboursements, nous avons ouvert un compte séquestre à la BGFIBANK, ici à Brazzaville. Il est alimenté mensuellement, conformément à nos engagements et vous pouvez, à tout moment, demander à consulter son alimentation et son fonctionnement. Toutefois, je voudrais donc profiter de l’occasion, pour vous renouveler toute la reconnaissance de la communauté, pour votre contribution déterminante au financement du développement dans notre sous-région ; car, en investissant dans notre institution financière, vous apportez directement votre pierre à l’émergence de nos économies et à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Le recours à l’épargne locale pour financer le développement social et économique des pays de la CEMAC est un véritable changement de paradigme dans notre philosophie de financement du développement».
Fortunato-Ofa Mbo NCHAMA a rappelé la première phase du programme triennal concernant l’emprunt obligataire. « Les 17 agents placeurs disséminés dans les six pays de la CEMAC avaient collecté les souscriptions qui avaient, finalement, porté sur un montant total de 107 milliards de francs CFA, soit 7 milliards de plus par rapport au montant recherché. Au Congo, les ressources mobilisées s’étaient élevées à 9,2 milliards de francs CFA, soit 8,6 % du montant total des souscriptions. Nous avons foi donc que le financement de nos économies sera encore plus dynamique et déterminant. Nous n’avons aucun doute que les niveaux de souscriptions seront nettement meilleurs que l’année dernière».
Pour montrer l’intérêt de cet emprunt obligataire, le Président de la BDEAC a relevé que «nos économies sont fragiles et cloisonnées. Nous devons donc les déconfiner pour dégager toute la puissance dont regorge notre sous-région. Vos souscriptions à l’emprunt obligataire «BDEAC 5,6 % net 2021-2028» constitueront une réponse collective à la cause communautaire; une mouvance populaire pour le développement de l’Afrique centrale».
Pour sa part, Ludovic Ngatsé, ministre délégué au Budget, au nom du ministre des finances, lançant l’opération, a invité les souscripteurs à ne pas hésiter à mettre leur argent à la disposition de la BDEAC. «Comme l’a dit le Président de la BDEAC, notre banque a connu le développement heureux, ces cinq dernières années, notamment en améliorant ses performances financières et opérationnelles. Nous pouvons, à ce stade, vous invitez tous à y mettre votre argent, parce que notre banque est vraiment solide. La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale est un maillon important de développement de notre sous-région. Elle apporte des financements longs aux Etats pour financer des infrastructures même au secteur privé».
D’après les spécialistes, l’emprunt obligataire est une opération exceptionnelle qui permet à une banque de faire appel à l’extérieur pour avoir un financement. C’est une opération rapide et toutes les règles sont déjà définies. L’emprunt obligataire est un moyen de mobiliser de l’argent pour faire fonctionner l’économie.
Depuis sa création, la BDEAC œuvre au cœur de la croissance et l’intégration économique des Etats de la sous-région, pour financer les secteurs clés, les infrastructures de développement et les projets innovants visant à diversifier leurs économies.