La célébration de la 35e édition de la journée nationale de l’arbre a eu pour site officiel la plaine de Nganouo, à 27 km du centre de la sous – préfecture de Ngo. Dit ‘La boussole’ de par sa position de carrefour dans le département des Plateaux, c’est cet endroit qui a été choisi pour accueillir un massif forestier en tenant compte des conditions climatiques.

Samedi 6 novembre 2021, date de la célébration de la Journée nationale de l’arbre, a permis de lancer les plantations du projet Batéké BACASI (Batéké Carbone Sink) par le Gouvernement et le Groupe Total Energies. Ces plantations ont pour objectifs d’augmenter la superficie forestière nationale, en vue d’accroitre la capacité de stockage de carbone ; la création de nouvelles filières économiques avec le bois issu des plantations pour la diversification de l’économie nationale et la mise en place d’une véritable base pour l’émergence d’une économie verte.
La cérémonie a été placée sous le patronage d’Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, en lieu et place du Président de la République, qui n’a pu atteindre la localité de Ngo à cause des conditions météorologiques non favorables, car la pluie a été au rendez-vous. Malgré le temps lourd, cette cérémonie a connu la présence de plusieurs personnalités, dont Pierre Ngolo, président du Sénat, Isidore Mvoumba, président de l’Assemblée nationale, des membres du Gouvernement, notamment Mme Rosalie Matondo ministre de l’Economie forestière, des corps constitués nationaux, des diplomates accrédités au Congo, des représentants d’organisations internationales et Nicolas Terraz, directeur général exploration et production du Groupe Total Energies. Chacune de ces personnalités ont pu mettre en terre un plant d’acacia mangian, une espèce forestière.
Le massif forestier en création servira à la séquestration des puits de plus de 10 millions de tonnes de carbone sur une période de 20 ans et couvrira une superficie de 40.000 ha avec 976 plants par ha pour un écartement de 3,20 m. Au lancement du projet, 100 ha ont été aménagés pour placer les plants. C’est une réserve foncière qui s’étendra de la rivière Léfini à Ngo centre dans les Plateaux. La valeur du projet est de 250 millions de dollars américains. Nicolas Terraz, directeur général exploration et production de Total Energies, a rappelé que ce projet, en réalité a été véritablement lancé en mars de cette année avec la signature d’une convention entre les ministres de l’Economie forestière et des Finances avec la société Total Energies, ainsi qu’avec son partenaire Forest ressource management. «Nous sommes très fiers de constater que ce projet va prendre forme aujourd’hui sur le terrain. Tout a été mis en œuvre pour lancer une première campagne de plantations dès cette année sur ce projet qui consistera à développer une forêt plantée sur 40.000 ha, 38.000 ha de forêt et 2000 ha de forêt associée à des activités agroforestières». Il a ajouté que «Le Bassin du Congo est un poumon qui fait respirer le monde comme l’a dit le Président de la République à la COP 26 qui se tient à Glasgow en Ecosse, au Royaume uni, un poumon qui peut également offrir une source d’emplois durables pour la jeunesse. Le projet BACASI s’inscrit pleinement dans cette vision d’une part en contribuant à la protection des forêts présentes dans la réserve de la Léfini et d’autre part en développant une nouvelle filière forestière durable en république du Congo. Notre compagnie prend le virage de la transition énergétique avec une ambition de neutralité carbone en 2050. Le rythme de planter sera près de 4000 ha par an pendant 10 ans pour atteindre les 40.000 ha du projet».
Pour sa part, Mme Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière, a dégagé l’intérêt du projet pour le pays et pour les changements climatiques constatés: «C’est un projet d’envergure de création d’un puits de carbone à partir des plantations forestières et agroforestières, dans le cadre de la responsabilité sociale et environnementale du Groupe Total Energies, une première en Afrique. Notre planète est en danger et l’humanité toute entière est en danger. Face à ce défi majeur, et dans le souci constant d’épargner le pire à notre planète, en leader écologiste et par ailleurs visionnaire, son excellence Monsieur le Président de la République se bat sans relâche pour l’instauration d’un management responsable des écosystèmes forestiers tropicaux». Elle a souligné que ce massif fourvoiera des emplois directs: «Nous y veillerons particulièrement. 2 millions d’ha feront l’objet d’un système agroforestier en associant les arbres aux cultures vivrières au profit des populations riveraines et permettront de hausser le niveau de production vivrière de ces populations».
Après avoir planté son arbre, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a livré ses impressions: «Nous voulons, non seulement procéder à la compensation, mais à ce que soient arrêtées totalement pour l’humanité les émissions de gaz à effet de serre. Nous voulons aussi par la même occasion saluer Mme la ministre de l’Economie forestière qui a conduit ce projet et le ministre des hydrocarbures qui a accompagné le projet au nom du Gouvernement pour qu’il arrive à sa matérialisation aujourd’hui. Nous pensons que les congolais doivent tous se mobiliser pour que nous puissions être le modèle même, le berceau de l’Afrique verte, dont a parlé le Président de la République». Le Premier ministre a salué cette initiative: «C’est la première à voir le jour et que nous devons déjà promouvoir. Nous espérons que les autres entreprises vont suivre pour que dans le cadre de leur responsabilité sociétale qu’elles puissent comprendre que nous avons un grand travail à faire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre pour planter parce qu’au-delà de la plantation, c’est la diversification de l’économie».

Philippe BANZ,
envoyé spécial à Ngo.