Les formations scientifiques et techniques dispensées dans ces établissements doivent être complétées, pour toutes les filières proposées, par des enseignements transversaux comprenant: l’initiation à l’entreprenariat et à la vie de l’entreprise, ainsi que par certaines formations de développement personnel. En effet, les formations en développement personnel permettent aux apprenants d’acquérir des qualités individuelles indispensables à tout chef d’entreprise, et encore plus à un Capitaine d’industrie. On peut citer, parmi les principales qualités: l’Audace ou le contraire de la peur, l’Ecoute, la Rigueur et la Résilience.
Les stages pratiques en milieu professionnel sont aussi à privilégier, car ils permettent: une approche pédagogique concrète dans l’apprentissage des métiers, un premier contact avec l’entreprise et une découverte du monde du travail. Malheureusement, comme partout ailleurs, les étudiants ont beaucoup de difficultés à décrocher un stage, ne serait-ce que pour la validation de leurs parcours scolaires. Il est donc important de trouver, rapidement, des mécanismes légaux, obligeant les entreprises industrielles ou autres à recevoir des étudiants pour des stages pratiques. Certaines entreprises le font déjà dans le cadre de leurs politiques des ressources humaines, mais sans obligation légale. Actuellement, l’offre demeure largement insuffisante devant une demande de plus en plus croissante de stages. Cette question importante peut être étudiée dans le cadre de la mise en place de la politique nationale sur le local content.
Ensuite, l’anglais étant la langue mondiale de la science et du business, il est souhaitable que son enseignement devienne obligatoire jusqu’au moins en licence. En effet, la pratique courante de l’anglais devient indispensable avec la création de la ZLECAf, pour les publications scientifiques et les diverses négociations. Actuellement, peu de cadres congolais communiquent aisément dans cette langue, ce qui constitue un handicap important.
L’agence nationale de l’Assurance Qualité dans l’enseignement supérieur, qui vient d’être créée par la loi n° 87-2022 du 30 décembre 2022, devrait prendre en compte, pour son organisation et son fonctionnement, les préoccupations et les souhaits des industriels pour l’accréditation des formations de sciences et technologies. Car parmi ses attributions, elle est chargée:
-De définir les standards de qualité et les critères pour l’évaluation des institutions publiques et privées de formation et de recherche ;
-De recevoir, traiter et apprécier les demandes d’accréditation des institutions publiques et privées de formation et de recherche.
Pour répondre aux besoins du PND 2022-2026 et de ceux à venir, concernant surtout le pilier développement industriel, la nécessité de disposer de vrais Capitaines d’industrie congolais pour la création et la bonne conduite des entreprises s’impose réellement. A titre d’exemple, beaucoup de projets du pilier développement industriel inscrits au Plan National du Développement 2022-2026 sont étudiés à l’étranger. Cette situation préjudiciable à l’économie du pays est due : au faible nombre de bureaux d’études congolais existants, d’une part, et, d’autre part, à la faible confiance qui leur est faite. A cause de cela, près de 400 milliards de francs CFA alloués aux études du pilier développement industriel devraient échapper à l’économie nationale.
Ainsi, de cette façon de concevoir et d’organiser la formation de sciences et des technologies dans les établissements d’enseignement supérieur devraient, probablement, émerger de vrais Capitaines d’industrie congolais dont le Congo a fortement besoin, pour son développement durable.

A. Charles SOCKATH
Docteur-Ingénieur, Founder & CEO SO4 Think-Tank