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Deux ans

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Le gouvernement Collinet Makosso a accompli ses deux ans de mandat. Entre ceux qui s’exclameront : «Déjà !» et ceux qui trouveront que le temps ne passe décidément pas vite au vu du peu de résultats qu’il peut vanter aujourd’hui, il y a suffisamment d’espace pour se forcer à l’objectivité. Aucun gouvernement congolais, ni hier, ni aujourd’hui, n’a fait l’unanimité chez l’homme de la rue. Sous le monopartisme, le coupable de tous les maux, c’était le Parti congolais du travail. Aujourd’hui, c’est le Premier ministre, normal.
Il n’y a pas de raison que celui que le Président de la République a choisi pour diriger le gouvernement soit exempté de toutes les carences qui compliquent la vie du Congolais au quotidien. L’eau qui manque, l’électricité fantaisiste, les bourses des étudiants en retard, les pensions des retraites qui n’arrivent pas depuis 8 mois pour certains, un système sanitaire largement décrié, des finances publiques mal gérées, mais une Fonction publique largement pléthorique et qui continue de recruter selon des règles connues d’elle seule… Tout cela, est la faute du gouvernement.
Et donc de M. Collinet Makosso aujourd’hui, comme c’était la faute de M. Clément Mouamba hier. La sévérité de l’homme de la rue sur ses gouvernants, n’a d’égale que la mauvaise situation dans laquelle il se retrouve. Prix des denrées en éternelle hausse et de mauvaise qualité, favoritisme partout même à la morgue et à l’hôpital, débouché impossible pour les enfants en fin de cycle scolaire, pénuries de passeports… mais toujours de beaux discours.
Et toujours cette insouciance des nantis et les plaintes continuelles chez les démunis… Vu comme cela, rien ne semble avoir changé depuis les indépendances. L’homme de la rue est sans illusion : «ils viennent tous pour s’en mettre plein les poches, penser à leurs enfants et pas au pays dans sa diversité », maugréent-ils.
Peut-on se risquer à signaler que si M. Anatole Collinet Makosso fait comme les autres, il est permis de distinguer quelques traits particuliers chez lui. Les retraites ont commencé à être payées, même à la CRF où un groupe de pensionnés s’était formé pour dénoncer leur «maltraitance». La reprise du dialogue avec la Banque mondiale pourtant furieuse devant la capacité cyclique des gouvernements congolais à mal gérer les fonds qu’ils recueillent de la vente du pétrole est un signe.
Signe timide de reprise de confiance auprès des bailleurs de fonds. De la nature des Traders, très rétifs. L’insistance d’Anatole Collinet Makosso à faire en sorte que le pays ne vive pas au-dessus de ses moyens, sera la véritable jauge de sa capacité à se démarquer de ses prédécesseurs. Donc, tout est à voir.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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