Le géant américain de l’e-commerce, Amazon, a fait état d’une hausse de +40% de ses ventes au deuxième trimestre, portées à 88,9 milliards de dollars au cours d’une période marquées par des mesures de confinement imposées aux populations de nombreux pays. En données comparables, les ventes ont augmenté de +41% en comparaison annuelle.

Le résultat net s’en ressent: il passe de 2,6 à 5,2 milliards de dollars. Le bénéfice par action s’en trouve également doublé, passant de 5,22 à 10,30 dollars. Cette statistique indique le poids et le volume d’affaires du commerce en ligne dans le monde qui continue sa forte progression, avec une domination des enseignes américaines, suivies par les enseignes européennes et chinoises.

Cette tendance en forte progression du marché mondial dans le domaine du numérique pendant cette période de récession économique met en évidence une possibilité de sortie de crise pour les entreprises en difficulté. Cela ne consiste pas seulement, pour ces entreprises, à intégrer l’option vente en ligne dans leur système de commercialisation, mais à assurer une transformation digitale de l’ensemble de leur processus en vue d’optimiser leurs coûts ainsi que les délais de production, de gestion et de commercialisation. Ceci impliquerait une profonde digitalisation des fonctions des entreprises qui devaient déjà commencer à se faire dès à présent malheureusement dans les pays en développement comme le Congo, le numérique reste encore un objet de luxe et un moyen de divertissement.

En effet pendant qu’ailleurs les nouvelles technologies de l’informatique et de la communication (NTIC) promettent d’accompagner les «héros du business», en Afrique tous ces outils servent à peine à se recréer, à passer du temps en famille et avec les amis, à publier les photos de famille, des anniversaires, de cérémonie de mariage, des célébrations des naissances, à suivre les vidéo de divertissement etc. Ce qui positionne les Africains non dans une situation d’exploitant mais plutôt dans une position d’éternels consommateurs. Cela entraîne évidemment une charge non négligeable dans le budget des ménages en termes d’achat et d’entretien téléphonique et de crédit internet. Ainsi, bien que l’Internet et la téléphonie mobile soient aujourd’hui des facteurs de développement, ils risquent tout de même d’accroître les inégalités sur le continent.

Pour que le numérique permette au continent de sauter certaines étapes du développement pour amener la population vers une plus grande richesse, une meilleure éducation et une meilleure santé, la question que chaque Africain devrait se poser avant d’opérer sur le net ou sur les réseaux sociaux est celle de savoir s’il pourrait fournir une «valeur ajoutée», une solution, un service, un «bien» aux autres en menant telle ou telle action en ligne.
Si la réponse est affirmative, l’initiative serait dans ce cas considérée comme un investissement dont le profit ne saurait être incertain, mais si la réponse est purement négative alors l’entreprise est juste une charge futile qui probablement conduirai à la réduction du pouvoir d’achat de l’individu et par conséquent à l’appauvrissement de celui-ci et non à son enrichissement comme il est aujourd’hui le cas pour Jeff Bezos, le patron d’Amazon.

C.E.