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ENERGIE ET HYDRAULIQUE : Eclairer l’opinion publique sur le manque d’eau et d’électricité

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Brice Makosso et Christian Mounzéo avec les participants à la fin du débat

La Coalition congolaise «Publiez ce que vous payez» (PCQVP-Congo) a procédé à la dissémination de son premier rapport de suivi des investissements publics du ministère de l’Energie et de l’hydraulique. Ce rapport, publié en décembre 2023 à Pointe-Noire, présenté et discuté le 17 mai 2024 à Brazzaville, couvre les exercices 2020, 2021 et 2022. Cette étude entend éclairer l’opinion publique sur le ressenti des populations sur l’accès à l’eau et à l’électricité, en démontrant qu’au-delà des politiques mises en œuvre et malgré les investissements engagés par le Gouvernement, ces deux secteurs présentent encore d’importantes lacunes.
La présentation du rapport et le débat qui a suivi ont été sous la supervision de Christian Mounzéo, coordonnateur du PCQVP-Congo; Jean Aimé Brice Makosso, coordonnateur adjoint et Mme Rita Espérance Mabyalhat Lhembet, responsable du programme de Suivi des investissements publics au sein de la Commission Justice et Paix dans le diocèse de Pointe-Noire. Dans leurs exposés, les conférenciers ont expliqué que Publiez ce que vous payez soutient la transparence. Depuis plus d’une décennie, la Coalition congolaise mène un plaidoyer sur l’utilisation rationnelle, efficace et efficiente des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles dans le but de maximiser l’impact de l’exploitation de ces ressources sur les droits des communautés riveraines avec les projets industriels.
Cependant, l’eau et l’électricité sont aussi des domaines cruciaux de la vie humaine. La prise en charge doit faire partie des priorités, sans quoi le développement ne saurait être évoqué. C’est ce qui a justifié le lancement de cette étude ayant un double objectif: scruter et évaluer les investissements publics du secteur énergie et hydraulique et recueillir le ressenti des abonnés de la compagnie de l’électricité et celle de l’eau.
Les conférenciers ont souligné que le Congo possède pourtant des richesses naturelles, mais il reste pauvre en pratique. En dépit de son important réseau hydrographique, les programmes gouvernementaux en matière d’accès à l’eau potable comme le projet «Eau pour tous» qui a coûté près de 15 milliards de Francs CFA et le projet du boulevard énergétique qui sont supposés combler le déficit en matière des besoins en énergie au Congo sont déficitaires. Au-delà des réformes engagées, les investissements colossaux ont été consentis depuis la dernière décennie, avec 170 milliards de FCFA pour la centrale hydroélectrique d’Imboulou, 24 milliards de FCFA pour la centrale thermique de Brazzaville, la centrale électrique du Congo 568 millions de dollars américains, le barrage hydroélectrique de Liouesso 65 milliards de FCFA. Mais, les citoyens ont toujours du mal à percevoir les impacts positifs de ces engagements financiers. Au total, PCQVP-Congo a suivi pour le compte du ministère de l’Energie et de l’hydraulique 52 projets. 10 % seulement sont achevés, dont 2 % achevés et fonctionnels en partie, 8 % achevés et fonctionnels. 2 % de ces projets sont en cours de réalisation, contre 73 % de ces projets non exécutés. Les projets dont les informations sont non disponibles sont près de 15 %, parmi les 52 % cités.
Des recommandations ont été formulées par l’étude. Elles sont adressées, entre autres, au Gouvernement de façon générale, au ministère de l’Energie et de l’hydraulique, au ministère des Affaires foncières, aux partenaires, à la Commission nationale de transparence, aux médias et aux citoyens.
Christian Mounzéo a relevé: «L’étude met en exergue plusieurs préoccupations, en particulier la faible volonté du Gouvernement de répondre aux sollicitations des directions générales de l’énergie et de l’hydraulique, en vue de la mobilisation de la contrepartie congolaise pour la mise en œuvre d’un certain nombre de projets, la faible implication du Gouvernement pour la relance des projets de municipalisation et d’autres projets de l’énergie et de l’hydraulique ruraux abandonnés à l’intérieur du pays…».

Philippe BANZ

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