«Les fausses urgences sont néanmoins des urgences: elles appellent des réponses»
Le développement de l’enfant tant sur le plan physique, moteur que psychique subit des variations qui s’inscrivent dans le cadre de la normalité. Mais chez les parents non avisés et singulièrement chez la mère, elle qui a la charge la plus proche de l’enfant, certaines variations peuvent être considérées comme des anomalies et, en conséquence, générer des inquiétudes. La mère est alors d’autant plus inquiète que son premier enfant ou l’enfant de sa voisine a développé ces acquisitions plus tôt. Les inquiétudes maternelles s’articulent autour de plusieurs points.

1) La dentition
Habituellement, les premières dents, les incisives, apparaissent à l’âge de 6 mois. Or, certains enfants n’ont pas de dents jusque vers l’âge de 10 mois. Il est exceptionnel que ce retard relatif corresponde à un état pathologique. Le plus souvent, l’on peut rassurer la mère sans crainte de se tromper.

2) La posture, la motricité
L’âge auquel l’enfant accomplit les différentes performances est tributaire de la maturation neurologique. Mais la croissance physique intervient aussi. Ainsi, un enfant maigre ou trop gros pourra accuser un certain retard.
Les travaux du Docteur Mabiala Bbabela sur le développement psychomoteur de l’enfant congolais rapportent les âges supérieurs extrêmes des acquisitions motrices.
S’agissant de la posture, l’enfant s’assied seul et se tient debout sans appui au plus tard respectivement à 10 mois et à 15 mois. Pour ce qui est de la motricité, l’enfant marche à quatre pattes et marche seul au plus tard respectivement à 10 mois et à 16 mois.

3) Le langage
Le langage est fréquemment à l’origine de préoccupations pour la mère. Le langage bisyllabique (tata, mama) apparaît entre 9 et 16 mois. De l’âge de 16 à 20 mois, il arrive que l’enfant ne parle pas, alors qu’il comprend ce qu’on lui dit et s’exécute. Cette phase, dite de compréhension verbale, est un stade facultatif du développement du langage. Elle peut aller jusqu’à l’âge de 2 ans.
L’apprentissage du langage est émaillé de plusieurs autres irrégularités telles que l’inversion des syllabes («tampalon» au lieu de «pantalon») les confusions syllabiques («crain» au lieu de «train»). Toutes ces irrégularités sont transitoires.
Il existe parfois un bégaiement dit physiologique, donc non pathologique. Il survient alors vers l’âge de 2 ou 3 ans, c’est-à-dire lorsque l’enfant commence à utiliser la phrase. Il disparaît spontanément en quelques semaines à quelques mois (au maximum 6 mois). Lorsque celui-ci perdure, l’on est en droit de consulter un spécialiste (notamment un orthophoniste).

4) Les autres motifs
La fontanelle antérieure est parfois source de souci: soit parce qu’elle paraît trop large, soit qu’elle semble tarder à se fermer.
Ouverte normalement à la naissance, elle se ferme vers l’âge de 16-18 mois.
Cette liste n’est pas exhaustive. L’on peut y adjoindre le strabisme (l’enfant qui louche) qui s’observe transitoirement avant l’âge de 3 ans.
Enfin, le frein de langue inquiète parfois la mère. Or, c’est un appendice dont le rôle est de fixer la langue au plancher de la bouche. La mère lui attribue parfois un éventuel trouble du langage justifiant indûment alors sa section.