Alors que le monde s’attaque à l’épidémie de COVID-19 et commence à se préparer progressivement à faire face à ses conséquences à plus long terme, les gouvernements et les sociétés devraient prendre le temps de réfléchir à ce que nous pouvons retenir de cette crise et tirer parti de ces enseignements pour construire un avenir meilleur. Compte tenu du confinement de plus de la moitié de la population mondiale

• la première leçon tirée réside dans l’interdépendance profonde entre nos pays et nos régions, et l’exposition élevée de tous face aux chocs extérieurs imprévus. Avec la propagation incontrôlée du virus d’un continent à l’autre, seulement les gouvernements qui ont pris la responsabilité d’être bienveillants à l’égard de la santé de leurs citoyens et qui ont établi un plan clair ont finalement abouti.
• Le deuxième enseignement est que le multilatéralisme et la solidarité mondiale fonctionnent. De nombreux gouvernements ont uni leurs forces pour mettre en place des mécanismes de coordination et d’échange d’informations et ont mobilisé une aide aux individus les plus touchés et aux personnes particulièrement vulnérables, afin de sauver des vies et préserver des emplois dans le monde entier.
• La troisième leçon a été la nécessité d’écouter le monde scientifique et de le suivre.
La COVID-19 est une tragédie humaine d’une ampleur exceptionnelle, et la science nous indique qu’il ne s’agit que d’un avertissement par rapport aux risques existentiels liés au réchauffement planétaire à venir.
Il n’y aura pas de vaccin contre le changement climatique et ses effets dévastateurs.
L’aplatissement de la courbe des émissions ne sera possible que si nous prenons ensemble des mesures audacieuses et courageuses pour le climat. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons encore le faire, et que nous pouvons même utiliser le rebond économique de la COVID-19 pour accélérer la transition vers un avenir plus sûr et plus résilient.

Pour sortir de la crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus, le monde a besoin d’une «relance verte», faisant le lien entre la réponse aux impacts économiques de la pandémie et la résolution de l’urgence environnementale et climatique planétaire.
L’Union européenne a adopté en juin 2020 un vaste plan de relance post-COVID-19 de 750 milliards d’euros et décidé le cadre budgétaire de l’UE pour la période 2021-2027.
L’ambition écologique du nouvel accord de relance post-COVID et du budget pour les sept prochaines années est affichée, avec 30 % des dépenses orientées en faveur du climat.
Pour ce qui est de la coopération entre l’UE et la République du Congo, dont le prochain programme pluriannuel est actuellement en préparation, l’appui de l’UE focalisera par conséquent davantage sur les défis du changement climatique, la préservation de la biodiversité ainsi que la création d’emplois durables sur le plan économique, social et environnemental.

La solidarité mondiale, le commerce libre et équitable, l’Etat de Droit et le multilatéralisme sont également essentiels pour éviter que la relance ne se transforme en une reprise fondée sur les combustibles fossiles et trop consommatrice en ressources, qui mettrait irréversiblement en péril la population et la planète.
L’UE est disponible pour travailler dur afin de trouver de nouveaux moyens de relever ces défis collectifs et permettre à tous les enfants de vivre décemment sur une planète pacifique. Ce n’est pas une quête idéaliste ou naïve. Il s’agit de rester fidèle à nos valeurs, d’écouter la science, de renforcer nos économies et de construire un avenir meilleur.

Raul Mateus Paula
Ambassadeur Chef de la Délégation de l’Union européenne en République du Congo