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Macky Sall

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Dans quelques jours, quelques semaines même, l’actualité Macky Sall sera ensevelie sous les tonnes d’autres nouvelles trépidantes. Aujourd’hui, les reporters affluent vers le Sénégal où vient de se dérouler un de ses événements rares comme l’Afrique aurait aimé en compter plus souvent. Elu une première fois président en 2012, il brigue un second mandat 7 ans après, qu’il remporte avec succès.
C’est là que les choses se compliquent pour l’homme accusé de caresser l’idée de briguer un troisième mandat que lui interdit la Constitution. Lundi soir, avec un certain courage, il a clairement annoncé qu’au nom de ses principes et en vertu des dispositions de la Constitution, il ne briguera pas ce troisième mandat qu’à plusieurs reprises il avait déclaré ne pas vouloir briguer. Ouf de soulagement dans un pays sous tension, ouf de soulagement dans la sous-région et sur le continent.
Une autre source de nos si faciles guerres vient d’être désamorcée. Encore une fois, nous venons d’assister au courage d’un dirigeant qui a préféré renoncer aux ors et aux lambris, pour laisser place à une nouvelle figure au Palais. Une nouvelle manière de conduire les affaires de l’Etat, ou de s’inscrire dans la continuité pour le bonheur des Sénégalais. Dans quatre mois dans ce pays de griots, Macky Sall sera peut-être célébré comme le plus grand, le plus sage, un grand qui sort par la grande porte.
Mais l’Afrique, majorité ou opposition, doit comprendre une fois pour toutes que si les Constitutions sont écrites juste le temps d’applaudir la montée au Palais, nous ne devons pas nous étonner de faire du sur-place. La majorité de nos pays ont pris leurs aises avec les Constitutions qui ont vu l’élection du Président. Et, derrière, les ateliers fonctionnent à pleins régimes pour mouliner les artifices qui esquiveront les contraintes qui se joueront des bornes de la Constitution.
Nous allons continuer d’usiner les instruments de l’arnaque, en nous donnant l’illusion que celui que nous élirons au-delà des temps, sera l’homme providentiel. Macky Sall semble avoir voulu jouer avec le feu, pour ne céder qu’à l’ultime limite. Au moins, lui, il l’a fait. Dans ce sens, ses opposants vont devoir démontrer que, démêlés de justice ou pas, le Sénégal attend leur expertise.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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