Le Gabon est dans la dernière ligne droite vers l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Le ministère de l’Intérieur, qui organise ce scrutin, a démarré le 3 avril dernier l’opération de distribution des cartes d’électeur. A quelques jours du vote, les électeurs ne se bousculent pas pour les retirer. C’est le constat dans quelques centres de retrait à Libreville.
A l’école urbaine du centre, dans la capitale du Gabon, Mme Ntsono admire sa carte d’électrice qu’elle venait de retirer. Visage rayonnant, elle s’exclame: «Vraiment, je me sens tellement excitée pour le 12 avril. Je suis prête. Je suis fière de récupérer ma carte d’électeur».
Dans les centres de retrait, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Au lycée public Jean Hilaire Aubame de Nzeng Ayong, dans le 6e arrondissement, les électeurs arrivent au compte-goutte.
Monsieur Essono, la cinquantaine révolue, se félicite: «C’est historique parce que ce qui s’est passé le 30 août 2023, date du coup d’Etat qui a renversé Ali Bongo, nous ne l’avions jamais vécu. Notre vote était toujours bafoué par les anciens dirigeants».
Retraité des Eaux et forêts, Elie Abessolo Ovono, 76 ans, marchant à peine, est allé retirer sa carte et celle de son épouse. Avec souvenir, il évoque: «Depuis Léon Mba, premier président de l’histoire du Gabon, Ali Bongo, le Gabon est resté à terre. Maintenant, nous avons l’espoir d’un Gabon nouveau. Depuis 2009, année de l’élection d’Ali Bongo, la seule fois où je vote, ce sont les élections de 2025. J’ai l’espoir qu’un changement s’opérera dans cette Nation».
Tide Laeticia Gningone, chef du centre, regrette le peu d’engouement des Gabonais. «Ils aiment la dernière minute, mais nous les attendons. Nous sommes là. Espérons qu’à partir de demain, ils seront tous là pour venir récupérer leurs cartes», croit-elle. Au Gabon en effet, le code électoral autorise à retirer sa carte d’électeur le jour de vote.
Gaule D’AMBERT
