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Allocution de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, Archevêque de Brazzaville, lors de sa prise de possession canonique

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Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou pendant son mot de remerciements
Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou pendant son mot de remerciements

Après les réclamations des lecteurs tombées sur notre table de rédaction, nous publions ce mot de remerciements de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville. Le texte dûment rédigé, n’avait pas été lu le dimanche 21 novembre 2021 au stade Félix Eboué de Brazzaville, jour de l’installation de l’archevêque et de sa prise de possession canonique du siège. C’était en raison de certaines circonstances protocolaires de ce jour-là. Le voici dans son intégralité.

Monsieur le Président de la République,
Messieurs les Cardinaux de Centrafrique et de la Rép. Démocratique du Congo,
Mesdames et messieurs les ministres,
Monseigneur le Légat du Pape,
Monsieur le président de la Conférence des évêques du Congo,
Distingués frères dans l’épiscopat,
Et spécialement Mgr Guy de Kérimel venu de Grenoble,
Messieurs les autorités civiles et militaires toutes préséances respectées,
Chers frères et sœurs, représentants des confessions religieuses membres du Conseil œcuménique des Eglises au Congo,

Frères et sœurs,
Et vous qui êtes venus des autres diocèses du Congo et d’autres pays,
Chers diocésains de Kinkala qui aviez initié mes premiers pas sacerdotaux,
Chers Dolisiens qui m’aviez accueilli avec amour, dans mes premiers pas de jeune évêque de ce diocèse qui venait d’être nouvellement créé le 24 mai 2013,
Peuple de Dieu de l’archidiocèse de Brazzaville,
Le 18 avril 2020, le Pape François m’a nommé archevêque coadjuteur de Brazzaville, et, le 31 mai 2020, en la solennité de Pentecôte, j’ai pris possession canonique de mon office d’archevêque coadjuteur, dans l’église cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, en présence d’une assemblée restreinte à cause de la COVID-19.
Aujourd’hui, dans ce stade Félix Eboué, sous le regard bienveillant du Christ Roi, de la Vierge Marie et de Sainte Anne sa mère, vous êtes plus nombreux à célébrer le Seigneur et lui rendre grâce avec moi pour mon installation dans la charge d’archevêque de Brazzaville.
Alors que beaucoup d’entre vous portent le poids de grandes responsabilités et de tâches urgentes à accomplir, votre présence à cette célébration eucharistique est un témoignage éloquent de votre bienveillante amitié et de votre fraternité à l’endroit de l’Eglise diocésaine de Brazzaville.
Je voudrais donc avant tout, en mon nom personnel et au nom des fidèles chrétiens de l’archidiocèse de Brazzaville exprimer ma profonde reconnaissance au Pape François, pour la confiance qu’il m’a faite en me confiant la lourde et noble mission de continuer à servir le Christ.
Je saisis cette occasion pour redire au Successeur de Pierre, ma communion profonde et mon désir de répondre toujours davantage à l’appel missionnaire pour évangéliser le monde de notre temps à travers l’archidiocèse de Brazzaville.
Merci aussi à vous, Monsieur le Président de la République, qui attachez une très grande importance à la liberté d’exercice des cultes et au dialogue constructif avec l’Eglise catholique dans notre pays. Et merci pour l’aide multiforme que vous apportez à l’Eglise.
Merci à vous, Eminences, qui avez effectué le déplacement de Brazzaville pour soutenir l’Eglise catholique qui est à Brazzaville.
Merci à vous, chers confrères archevêques et évêques, qui êtes venus manifester votre attachement à la communion de l’Eglise universelle à travers la fraternité des Eglises particulières. Et c’est bien dans cet esprit de communion et de fraternité que vous êtes ici avec nous, Mgr Guy de Kérimel, évêque de Grenoble, pour signer entre nos deux diocèses un jumelage qui permettra de partager nos expériences en vue d’un enrichissement pastoral et spirituel mutuel.
Merci à vous, chers frères et sœurs, pasteurs des Eglises au sein du Conseil œcuménique des Eglises au Congo. Votre présence redit fortement que nous sommes constamment appelés par notre Seigneur Jésus-Christ à marcher sur le chemin de l’unité dans la diversité de nos approches, car sans cette unité nous sommes disqualifiés pour dire que Jésus est le Fils de Dieu et le Seigneur de nos vies.
Merci à vous, Brazzavilloises, Brazzavillois entendu au sens large de notre archidiocèse qui s’étend sur une partie du Pool avec les districts de Goma-Tsétsé, Igné et Ngabé. Je sais que je peux et dois compter sur vous afin que Dieu soit glorifié sur cette partie de la terre du Congo, que son Fils Jésus soit accueilli comme le Sauveur, et que le Saint-Esprit trouve sa place dans nos cœurs en les embrasant de l’amour de Dieu et du prochain.
Pour moi, être archevêque de Brazzaville n’est pas un honneur mais une charge que Jésus notre Seigneur appelle «croix»: «Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive» (Mt 16,24).
Ma croix à moi, désormais, c’est d’affermir mes sœurs et frères chrétiens du diocèse de Brazzaville dans la foi reçue des apôtres. Mais la foi, si forte serait-elle jusqu’à transporter les montagnes n’est rien sans l’amour; alors ma croix à moi c’est aussi d’annoncer à temps et parfois à contretemps que Dieu nous a créés par amour, et que nous existons essentiellement pour aimer et être aimés. Car celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu et devient un danger pour ses frères et sœurs. Aimer c’est servir, s’engager à faire le bien à autrui.
Ma croix à moi, désormais, c’est de porter, dans la prière et l’écoute des personnes, le désir de justice et de paix, de fraternité et de vérité si cher au cœur des chrétiens de Brazzaville pour que ce désir devienne de plus en plus une réalité au sein des familles, des paroisses, des associations, de la ville, du diocèse et du Congo tout entier.
Ma croix à moi, désormais, c’est de veiller avec amour sur cette part de son troupeau que le Seigneur me confie, de la façon dont le recommande l’apôtre Pierre aux anciens de l’Eglise: «Soyez les pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous; veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu; non par cupidité mais par dévouement; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau.» (1 Pierre 5,2-3).
Ma croix à moi, désormais, c’est de toujours marcher sur le chemin de l’humilité pour apprendre mon métier de pasteur de ce diocèse, selon la volonté de Dieu, en communion avec mes frères évêques du Congo et de l’Eglise universelle. Je demande au Saint-Esprit de me faire avancer avec intelligence et discernement pour qu’avec vous, chrétiennes et chrétiens de Brazzaville, j’assure avec la générosité et l’intelligence que procure l’Esprit-Saint la mission évangélisatrice que Jésus a confiée aux apôtres; notre ville capitale et les campagnes environnantes bouillonnent d’énergie créatrice en économie, en culture, en art, en politique, une vitalité qui se répand sur l’ensemble de notre pays. C’est en puisant au sein de cette vitalité créatrice que nous devons répondre à l’appel du Seigneur pour que la Bonne Nouvelle du Christ ne soit pas un discours éthéré, sans prise réelle et bénéfique sur la vie des personnes et de la société.
Le pasteur que je suis ne cessera donc de rappeler que la religion chrétienne n’est pas l’opium du peuple, qu’elle ne se vit pas seulement dans les messes et les assemblées de prière, mais qu’elle est plutôt le ferment divin qui œuvre dans le cœur des êtres humains afin qu’ils contribuent chacun selon ses attributions et ses capacités à rendre l’existence quotidienne de tous moins douloureuse et plus belle.
Chers frères et sœurs chrétiennes et chrétiens de Brazzaville, ces croix que je viens de présenter et celles que je n’entrevois pas encore sont et seront toujours une source de vie autant pour moi que pour vous. C’est ce que nous fait espérer la Croix du Christ qui est devenue l’arbre de la vie et de la victoire au bénéfice de toute l’humanité. Travaillons donc avec ardeur et joie à l’œuvre de Dieu et ne nous lassons pas d’espérer car «l’espérance ne déçoit pas» (Rm 5,5)!
Merci à vous tous, femmes et hommes, de la société Ben’ Si qui avez déployé votre ingéniosité et vos moyens matériels et financiers pour faire de ce rassemblement une belle fête du Christ-Roi, une belle fête de mon installation, une belle fête de tout l’archidiocèse de Brazzaville. Que Dieu vous le rende au centuple!
Merci à vous, chers frères prêtres de l’archidiocèse de Brazzaville ici présents; c’est avec vous que j’exercerai mon ministère épiscopal dans l’espérance de bénédictions plus abondantes pour notre peuple et notre pays.
Merci à vous, la coordination liturgique et les acteurs des différents services qui nous ont aidés à prier, à chanter et à célébrer le Seigneur.
Enfin, merci à vous Mgr Anatole Milandou, tout jeune archevêque émérite de Brazzaville; Pasteur de l’archidiocèse de Brazzaville depuis le 23 janvier 2001, après avoir été évêque auxiliaire de Brazzaville en 1983 puis évêque de Kinkala le 3 octobre 1987. Monseigneur, les chrétiens de Brazzaville vous ont dit leur affection lors de la messe d’au revoir qui a été célébrée à la Place mariale, dimanche 31 octobre 2021. Votre humilité qui est un trait fort de votre caractère et de votre vie est un bel exemple de pasteur qui ne vit pas pour lui-même mais pour ceux dont il a la charge; c’est bien ce que dit votre devise épiscopale: «Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir». Que Dieu vous garde dans sa paix et sa joie!
A Sa Sainteté le Pape François, à Monsieur le Président de la République et à vous tous ici présents, que la Vierge Marie, la Mère de Jésus et la Mère de l’Eglise intercède pour chacun et pour nous tous auprès de son Fils Jésus dont le Sacré-Cœur ne cesse de déverser pour nous des torrents de miséricorde et de paix. Puissent nos cœurs s’ouvrir pour accueillir ces dons, car dans les bénédictions se trouvent les chemins de Dieu.

Encore une fois,
merci infiniment!

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