L’intégration du Congo à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a été au centre d’une conférence-débat organisée jeudi 25 janvier 2024 à l’Institut français du Congo, à Brazzaville. Cette conférence s’inscrit dans le cadre des débats d’idées de la Fondation Niosi. «La stratégie de mise à niveau des Petites et moyennes entreprises, en vue du marché de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)» c’est le thème qui a alimenté les échanges. Il a été développé par Firmin Kitsoro Kinzouza, économiste et consultant international.
Le conférencier a déploré le manque de volonté politique du Gouvernement dans la mise en œuvre de la stratégie de la ZLECAF. Le débat a été focalisé autour des facteurs de croissance des PME. Il a permis de déblayer le terrain pour trouver des solutions. Il faut passer par une grande sensibilisation de ce processus. Ainsi, les conférenciers ont lancé un appel aux participants pour qu’ils soient les acteurs d’influence auprès des autorités, des ONG, des collectivités locales, des entrepreneurs et autres pour réfléchir, afin de trouver des réponses.
A ce jour, a dit Firmin Kitsoro Kinzouza, «au Congo, il existe deux instruments visant le développement : le Plan national de développement (PND) 2022-2026 et la stratégie d’intégration à la ZLECAF. Mais, les deux n’ont pas les mêmes objectifs. Le PND embrasse plusieurs objectifs, alors que la stratégie de la ZLECAF est focalisée sur le développement économique des PME, pour qu’elles soient compétitives et capables de diversifier leurs marchés, leurs produits pour mieux impacter le produit intérieur brut (PIB) du pays».
Le Congo est-il prêt à intégrer la ZLECAF au regard du tissu des PME existant pour être capable de relever le défi? Pour lui, «le potentiel est là et il y a l’existant.». Cependant, «on a tendance à réunir tout à l’existant ». Pourtant,«le Congo a des écoles supérieures, comme l’ENSAF et l’ENSP, qui sont des grandes écoles d’ingénieurs. C’est dans ce milieu qu’on peut recruter des personnes qui feront partie de la prochaine génération des entrepreneurs congolais capables de compétir avec leurs homologues d’Asie, d’Amérique latine et d’Amérique du nord.»
Quelques pays ont déjà intégré la stratégie de la ZLECAF, tels que le Rwanda et l’Afrique du Sud. Le Congo avait demandé un moratoire de 10 ans. «Malheureusement, jusque-là rien n’est encore mis en œuvre concernant la stratégie arrêtée. Cela montre un manque de volonté politique», a déploré Kistoro Kinzouza. Et de s’interroger : «Comment se déploient-ils dans chaque budget de l’année pour veiller à l’application de la stratégie de la ZLECAF ».
Le débat s’est déroulé sous la modération de Hyacinthe Defoudoux, directeur du Groupe d’études et de réalisation technico-économique (GERTEC), en présence du Pr Josué Ndamba, membre de la Fondation Niosi.
La ZLECAF est un projet de zone de libre-échange, signé le 21 mars 2018 à Kigali, au Rwanda par 44 pays lors d’un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA). Il ambitionne de faire de l’Afrique le plus grand marché unique au monde, avec comme objectif la réduction des barrières douanières et la promotion des échanges interafricains. Son application dans quelques pays s’effectue par étapes.
Philippe BANZ
