Home Société DEPARTEMENTS DU KOUILOU ET DE LA LEKOUMOU : Le CAJAC au cœur...

DEPARTEMENTS DU KOUILOU ET DE LA LEKOUMOU : Le CAJAC au cœur du combat contre les illégalités forestières, minières et environnementales

0
Les journalistes ayant pris part à la conférence de presse

Au terme des descentes de terrain effectuées dans les départements du Kouilou et de la Lékoumou, le Centre d’assistance juridique et d’action citoyenne (CAJAC), un mécanisme de gestion des plaintes créé en mai 2017 par la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RDPH), a fait l’état des lieux au cours d’une conférence de presse le 1er juin 2024 à Pointe-Noire.

Franck Loufoua-Bessi et Séverin Fabrice Kimpoutou, respectivement responsable des programmes et chargé de la recherche de la RDPH, ont informé les journalistes que leur organisation avait choisi le Kouilou et la Lékoumou par l’appartenance de ces départements aux massifs forestiers du Mayombe et du Chaillu. Ensuite, par l’impact des projets menés ou en cours d’exécution dans ces zones sur le quotidien des communautés riveraines. Et, enfin, par le fait que l’exploitation forestière ou minière qui s’y déroule n’est pas sans conséquences sur l’exercice des droits fondamentaux de ces communautés.
Ces descentes visaient à évaluer le niveau de mise en œuvre par les Communautés locales et les populations autochtones (CLPA) des plans d’action adoptés une année plus tôt dans ces deux départements, afin de renforcer leur implication dans les politiques forestières et d’utilisation durable des terres dans le suivi des illégalités forestières et des violations de leurs droits fondamentaux, en particulier des femmes, fortement impliquées dans les activités agricoles. En effet, ce suivi a notamment mis en évidence les préoccupations relatives aux activités d’exploitation forestière et minière, et l’absence de dialogue entre les parties prenantes présentes dans ces départements. Ce qui a limité l’implication des communautés dans la conduite des projets.
Le CAJAC a reçu des cas en lien avec le non-respect du droit à un environnement sain et aux violations des droits des communautés à travers le non-respect des obligations conventionnelles par les entreprises. Des cas liés au droit foncier, notamment l’occupation anarchique des terres et le trafic d’influence, ont été identifiés par le CAJAC. La pollution des rivières, causant des irritations sur la peau et autres maladies dans les départements du Kouilou et de la Lékoumou ont également été signalés.
Le village Nkoungou, dans le district de Hinda (Kouilou), est confronté à un sérieux problème d’eau. Selon les informations reçues par le CAJAC, la seule rivière où les populations s’approvisionnent est polluée par Taman Industrie, une entreprise d’exploitation forestière qui y déverse les eaux usées de sa base-vie. Les investigations menées par le CAJAC montrent que le chef du village est propriétaire d’une sous-traitance dans cette entreprise. Il est donc difficile pour les communautés de dénoncer les abus de cette entreprise. Le CAJAC a ainsi pris l’option de contacter le chef du district pour lui faire part des difficultés auxquelles la communauté est confrontée.
Des impacts environnementaux ont été aussi signalés dans la Lékoumou. En témoigne la pollution de la rivière Bankoussou, au village Mbomo, dans le district de Zanaga, imputée à la société forestière SIPAM TP. Les communautés sont exposées à des infections bactériennes. Que faire? Les autorités locales sont restées silencieuses. Les CLPA ont sollicité l’implication du CAJAC qui a engagé des discussions avec les responsables de la société dans l’espoir d’obtenir des solutions durables à cette épineuse question de pollution des eaux.
L’usine METSSA Congo, spécialisée dans le recyclage des batteries au plomb usées et des métaux ferreux, implantée en plein quartier de Vindoulou (Pointe-Noire), à proximité d’une école, cause des dégâts physiques et matériels.
Le CAJAC suit avec une attention particulière la question de l’accès des CLPA aux mécanismes de partage des bénéfices en particulier et la mise en œuvre des cahiers des charges de plan d’aménagement et de certification des forêts dans ces localités.
Le CAJAC a pour but d’aider les victimes et les témoins d’actes de corruption et de violations des droits à dénoncer les dérives auxquelles ils sont confrontées dans leur quotidien et de porter plainte en toute liberté et confidentialité.

Equateur Denis NGUIMBI

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile