Du point de vue culturel, les populations congolaises se caractérisaient, avant la colonisation, par l’expression de la fraternité, de l’attachement familial et de l’amitié indéfectible. Le respect de la coutume était presqu’un sacerdoce.

S’agissant de l’attachement familial, nos aïeuls manifestaient leur affection les uns vis-à-vis des autres, par la communion fraternelle entre les frères, sœurs, cousins, cousines, tantes, oncles… Les enfants des uns fréquentaient les autres parents sans restrictions et maîtrisaient tout de la vie du clan. Quand un membre de la famille était confronté à une difficulté, tous les membres de la famille venaient à son secours. A cette époque, tous les membres de la famille élargie et du clan se connaissaient et se fréquentaient. Il y avait une solidarité agissante entre les membres de la famille. Les Congolais vivaient en harmonie, sans distinction des origines ethniques et tribales. Ils promouvaient la notion du «vivre ensemble», sans juger sur l’appartenance ethnique. Le constat est à la fois comique et amer. Comique pourquoi? Amer pourquoi? Le constat est comique en ce sens qu’on peut rire de voir cette génération copiée le train de vie occidentale au détriment de nos us et coutume en ignorant nos origines. Malgré qu’on peut voir ça assez amusant, cela fond le cœur de constater avec un immense désarroi que notre richesse culturelle est en péril, c’est une sorte de pilule amer. La nouvelle génération congolaise influencée par la culture occidentale accorde de moins en moins d’importance à ses coutumes, ses règles ancestrales donc à sa culture. Le patrimoine culturel congolais est menacé et risque fort probablement de tomber dans les oubliettes. Exemples : Par exemple il est très rare de voir des jeunes des grandes villes congolaises être capable d’exhiber des pas de leurs danses traditionnelles. Il est amer parce que l’instrumentation de l’ethnie par les politiques en Afrique a fait naitre le tribalisme qui apparait de nos jours comme la source des guerres civiles et ethniques en Afrique. Les conflits intra et inter communautaire ont pour cause le tribalisme qui s’explique par : La manipulation de la jeunesse par les politiques; La mauvaise gouvernance et l’échec des politiques qui, devant l’impuissance politique veulent trouver des réponses dans leur ethnie ; La pauvreté; Les sentiments d’injustice… Ceux-ci apparaissent comme arme du politique africain. Par exemple le génocide Rwandais de 1994 qui révoltera les consciences humaines en opposant l’ethnie Hutu à l’ethnie Tutsi. 3 Et la guerre ethnique de 1993 au Congo entre les partisans de Pascal LISSOUBA et ceux de Bernard KOLELAS. Ces milices créées sur une base tribale ont exacerbé la haine entre les deux partis. Les ethnies sont certes instrumentalisées par la politique en Afrique. Mais quelle réponse les sociétés doivent-elles donner à cette instrumentalisation ? Le vivre ensemble entre ethnies ne peut-il pas devenir «vivre ensemble en paix ?» les ethnies ne sont-elles pas des richesses qui prouvent que la diversité culturelle, ethnique est bien une réalité vivante en Afrique? On peut trouver la réponse à ce questionnaire avec a pensée d’Ernest Renan qui dit : «L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni des cours des fleuves, ni de la direction des chaines de montagne. Une grande agréation d’hommes saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu’exige l’abdication de l’individu au profit d’une communauté, elle est légitime, elle a le droit d’exister », extrait de sa conférence donnée à la Sorbonne le 11 Mars 1882 intitulé : qu’est-ce qu’une nation ? Cela veut dire que nous devons être unis sans voir les ethnies ou race parce que nous formons une nation. La moindre tentative de défense de la culture est assimilée à de la sorcellerie du fait de l’emprise du christianisme sur la psychologie populaire. La religion imprégnée depuis l’époque coloniale est devenue l’ennemie farouche des traditions congolaises. Véritable richesse culturelle, les coutumes ancestrales sont un véritable levier de développement. En outre, la désuétude dans laquelle tombe la coutume entraine dans sa chute la langue maternelle. Cette dernière est de moins en moins parlée par les jeunes congolais. La langue est un code et l’image même d’une nation. La faute serait-elle des parents ? Qui se dérobent de leur rôle d’apprendre leurs langues aux enfants, ou celle des enfants qui préfèrent mieux apprendre les langues étrangères ? A ces interrogations, les réponses restent en suspens. Après la colonisation, les Congolais ont totalement changé leur mode vie, sous l’influence de la culturelle occidentale. Cette influence se manifeste par le rejet des normes socio-culturelles congolaises. La génération d’aujourd’hui préfère suivre le train dicté par les pays Occidentaux. Les langues nationales sont délaissées et risquent, hélas, de disparaitre. Les jeunes actuels sont incapables de parler les langues nationales et les langues véhiculaires des tribus de leurs parents. La génération d’aujourd’hui n’accorde plus l’attachement aux familles éloignées. Pour cette génération, la mille s’arrête au seuil parental et des frères et sœurs, les cousins, oncles et tantes ne reçoivent plus la considération qui leur est due, ce qui est largement contraire aux valeurs africaines. Le christianisme diabolise la culture ancestrale africaine en général et congolaise en particulier. Toute tentative de défense de la coutume est qualifiée de pacte avec le diable. L’influence occidentale domine le congolais, ce dernier a oublié ses origines. Lorsqu’il quitte son pays et change de nationalité, il oublie au gré de l’assimilation au mode de vie occidental, ses racines et se moque de son Afrique natale.

Claria BEADZAMBE