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LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME : Construire des sociétés durables à travers l’alphabétisation

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Faire de l’alphabétisation universelle une réalité

«Une fois que l’on a appris à lire, on est libre pour toujours», a écrit le militant Frederick Douglass. Pour accompagner cette dynamique, l’Assemblée générale des Nations unies a institué en 1966 la Journée internationale de l’alphabétisation, chaque 8 septembre. L’édition 2023 a été placée sous le thème: «Promouvoir l’alphabétisation pour un monde en transition: bâtir les fondations de sociétés durables et pacifiques».

Jean Luc Mouthou
Jean-Luc Mouthou

Cette journée a été l’occasion de joindre les efforts pour accélérer les progrès vers la réalisation de l’Objectif de développement durable n°4 (ODD4) sur l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie, et de réfléchir au rôle de l’alphabétisation dans la construction de sociétés plus inclusives, pacifiques, justes et durables. L’alphabétisation est au cœur de la création de ces sociétés, tandis que les progrès dans d’autres domaines du développement contribuent à susciter l’intérêt et la motivation de chacun à acquérir, utiliser et développer davantage ses compétences en alphabétisation et en calcul. Au Congo, le Gouvernement, par l’entremise du ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation a publié un message dans lequel il a rappelé les actions en cours d’exécution pour réduire l’analphabétisme et l’illettrisme. «L’analphabétisme constitue l’un des piliers par lesquels notre Gouvernement, conduit par Mr Anatole Collinet Makosso, sous l’impulsion du Président de la République Denis Sassou Nguesso, agit pour le décollage socioéconomique du capital humain national», a dit Jean-Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement général.
Il a, par ailleurs, salué le travail abattu par les animateurs des centres d’alphabétisation pour gagner le pari de l’analphabétisme et de l’illettrisme. «C’est ici l’occasion de féliciter tous les acteurs à différent niveau qui ne cessent de consentir des efforts non négligeables et des sacrifices pour alphabétiser nos compatriotes à travers les langues nationales (lingala et kituba) et le français. Nous voulons inciter chacune et chacun d’entre nous à plus d’engagement afin de relever le défi qui se dresse devant nous. Dans un esprit de collaboration et de partenariat, nous finirons par gagner le pari de la lutte contre l’analphabétisme et l’illettrisme dans notre pays», a lancé Jean-Luc Mouthou.
Au plus haut niveau, la directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azouley a rappelé que l’alphabétisation est la clef qui ouvre la porte du savoir, de l’émancipation, de l’imagination. Mais au-delà de ses bienfaits sur le plan individuel, c’est la société tout entière qui bénéficie des progrès de l’alphabétisation. «Elle permet aussi à chacun de s’insérer dans la société et renforce la participation à la vie civique. En l’espace de 40 ans, des progrès significatifs ont été réalisés : 3,6 milliards d’individus ont appris à lire et à écrire, soit une progression du taux d’alphabétisation mondial de 68 % en 1979 à 86 % en 2020», a-t-elle fait savoir.
La directrice générale de l’UNESCO a déploré le fait que la situation actuelle soit criarde d’injustices et d’inégalités. À mi-chemin de l’Agenda 2030, 244 millions d’enfants en âge d’être scolarisés, a-t-elle souligné, ne vont toujours pas à l’école, dont 98 millions en Afrique subsaharienne. Dans le même temps, 773 millions d’adultes ne savent toujours pas lire ou écrire – dont deux tiers de femmes.
Au-delà même de l’analphabétisme, les lacunes d’apprentissage conduisent encore trop souvent à une alphabétisation incomplète: six enfants sur dix qui vont à l’école, à l’âge de 10 ans, ne savent pas lire et comprendre un texte simple.
C’est pourquoi, hier comme aujourd’hui, l’UNESCO soutient, partout dans le monde, les efforts d’alphabétisation des pays.
En Afghanistan, où l’UNESCO a mené une grande campagne d’alphabétisation ayant bénéficié à 1,2 million de jeunes Afghans et Afghanes depuis 2008. Mais depuis deux ans, alors que les autorités de facto privent les Afghanes de plus de 12 ans de leur droit fondamental à l’éducation, à l’interdiction qui s’étend à l’enseignement supérieur depuis décembre 2022, ces progrès sont en grave danger. C’est pourquoi, en cette Journée symbolique, l’UNESCO appelle de nouveau à rétablir, sans délai, pour toutes, «le droit à l’éducation».Si l’alphabétisation est une conquête de l’humanité, il s’agit d’une conquête fragile: des retours en arrière sont toujours possibles. Que cette Journée internationale soit l’occasion de le rappeler et d’honorer tous ceux qui se dévouent pour que l’alphabétisation universelle ne soit plus un objectif, mais une réalité, a-t-elle martelé.

Germaine NGALA

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