Comptant 138 pages et 9 chapitres, ce nouvel ouvrage titré: ”Le COVID-19 et moi: le combat d’un médecin contre le coronavirus à Brazzaville” est un beau récit à la fois jouissif et émotif. Paru le 21 février dernier aux éditions L’Harmattan, et préfacé par le Pr de philosophie Grégoire Djanga Lefouoba, il a été présenté et dédicacé le samedi 23 mars à l’hôtel Olympic Palace de Brazzaville. Sous la critique littéraire de Sauve Gérard Ngoma Malanda, appuyé par un témoignage du Pr Roger Richard Urbain Bileckot, Inspecteur général de la santé.
Epatant et émotionnel, l’ouvrage retrace le combat d’un médecin contre le Covid-19 à Brazzaville. Une pandémie qui a été une curiosité et qui a suscité des débats. L’auteur en a été contaminé jusqu’à être hospitalisé et en être guéri. Il fait des propositions pour améliorer la prise en charge des malades du Covid-19 au Congo.
Dans sa préface, le Pr Grégoire Lefouoba relève:”Rien ne sert plus à la vie, en dehors des mots prononcés et les écrits. Ils construisent le monde en mouvement. Telle est la posture encaissée de ce beau récit à la fois enchanteur et pittoresque. L’engagement par l’écriture présuppose une prédisposition personnelle à l’immortalité par le moyen d’une action (ou des actions) qui ensemence l’humanité par des belles œuvres à bâtir ou simplement à prévenir”.
Le récit du Pr Nkoua-Mbon ”est la forme invisible de son altruisme intellectuel mâtiné d’une expérience vécue de l’intérieur comme patient et surtout comme lanceur d’alerte, son caractère est tout en fleur dans cette action croisée. Dans ce récit qui est à la fois fantastique, psychologique, historique et d’amour, l’auteur fait montre de qualités de grande érudition en y alliant sciences moles et dures pour en faire un vademecum”.
”Jusqu’à quand resterons-nous bornés? Qui pourrait secouer le cocotier pour qu’il se mette en place ce processus de reformatage de notre logiciel collectif? Ne devrions-nous pas balayer cette équipe faste d’incompétents qui ne se souvient que de leur ventre au lieu de prendre les meilleures mesures possibles qui soeint, pour que les gens ne meurent plus de Covid-19 dans notre pays. Il est vrai qu’il ne faut pas céder à la facilité, cependant nous avons aujourd’hui les outils nécessaires pour soigner efficacement les malades, encore faut-il que ceux qui en ont la responsabilité suivent les grands développements scientifiques qui sont régulièrement publiés dans les revues spécialisées. Devrions-nous attendre encore une vingtaine d’années pour voir les choses changer spontanément? Nous ne serions peut-être plus là pour voir ses différentes solutions s’opérer. Je n’ai jamais cesser de m’intérroger de notre incapacité à gérer ce merveilleux Congo, par analogie, n’est que l’équivalent de Massina, un quartier populeux de Kinshasa. Cela restera une énigme”, a décrit l’auteur dans son livre.
De sa maladie, le Pr Nkoua-Mbon a relaté: ”Quand j’ai été victime de Covid-19, j’ai eu de la chance d’avoir trois personnes qui m’ont soutenu dont le Pr Lefouoba. Quand j’étais en détresse respiratoire, il était sensé venir me voir là où j’étais et je lui ai dit que je n’étais pas là, je suis invité à assister à une réunion alors que j’étais en train de mourir. Le ministre Hugues Ngouelondelé qui ne cessait de m’appeler à chaque heure qui passait pendant que j’étais en train de mourir pour me dire ”tiens bon” et enfin, ma défunte mère que j’ai vu dans l’au-delà qui me soutenait alors que j’étais dans le coma à la clinique Albert Leyono. Je crois être rentré dans la médécine à partir de ce moment-là. C’est pour cela que je trouve dérisoires tous nos débats et combats qui sont inutiles pour la vie. Ils sont tellement inutiles et la vie est tellement précaire et fragile”.
Pr émérite, titulaire de la chaire de cancérologie médicale de la Faculté des sciences de la santé de l’Université Marien Ngouabi, Jean Bernard Nkoua-Mbon est également directeur diplômé d’études spéciales de cancérologie médicale à cette faculté et chef de service de cancérologie médicale au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU-B). Depuis juin 2023, il est directeur des affaires médicales au CHU-B.
Alain-Patrick MASSAMBA
