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RECONNAISSANCE : Hommage au journaliste-écrivain Jean-Claude Zounga Bongolo

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Ramsès Bongolo, Winner Franck Palmers, David Gomez Dimixson, Willy Gom et Jean-Claude Zounga Bongolo (en médaillon)

Pour honorer cet homme de presse et visionnaire, décédé le 12 octobre 2023 dans la capitale, à l’âge de 68 ans, un café littéraire a été organisé par les éditions Alliance Koongo, vendredi 22 décembre à la Maison Russe à Brazzaville. Elle a commencé par l’observation d’une minute de silence en sa mémoire, avant l’évocation de ses qualités et de son oeuvre journalistique et littéraire. Avec à la clé, la présentation de deux nouveaux recueils de poèmes en son honneur parus en décembre 2023, aux éditions Alliance Koongo, dans la collection poétique et titrés: ”L’aurore demeure”, signé David Gomez Dimixson et ”Quand le soleil franchit le sombre sanctuaire”, de Winner Franck Palmers.

Préfacier de l’ouvrage ”Quand le soleil franchit le sombre sanctuaire”, l’écrivain et critique littéraire Ramsès Bongolo, fils du défunt, rapporte entre autres: ”Fusions des qualités littéraires et journalistiques, le premier poème du livre nous présente la double identité d’un génie de la presse congolaise de la fin du XXe siècle et prodige littéraire congolais, le regretté Zounga Bongolo, un homme dont la vie mouvementée et survoltée se confondait avec celle de P’tit David, gavroche de la rue congolaise, personnage caricatural qu’incarnait Zounga Bongolo quand il s’agissait d’informer, de dénoncer, d’encourager, d’orienter, d’assagir, de prendre position, d’affronter, de défier, de protéger, de défendre les sans voix, de parler au nom des victimes innocentes, de laver l’honneur des femmes et des hommes congolais injustement discrédités, de mettre à nu des complots, des actes de corruption, de mettre en lumière les coulisses tantôt lustrées, tantôt sombres de l’univers politique, du monde judiciaire et de l’environnement adminitratif congolais”.
Pour lui, ”P’tit David est surtout connu pour avoir eu le courage de fustiger la bêtise humaine. Il n’était pas seulement une icône du journalisme congolais, mais surtout une oreille attentive aux murmures du moustique que symnbolise la rumeur générée par la rue congolaise”. La force de Zounga Bongolo poursuit-il, ”était également sa capacité de convertir la vérité, de divulguer certaines affaires d’Etat et autres sujets sensibles en rumeurs… Son autre atout était sans conteste sa capacité à voir plus loin que le public, à prédire et à pronostiquer, tel un traideur, à partir des données du présent, les événements politiques futurs. Il était en même temps, un amoureux des néologismes, le mot ”boukoutage” qu’il créa, demeura longtemps à la mode dans l’univers journalistique congolais”.
Au-delà de ses qualités d’homme de presse et de visionnaire, Zounga Bongolo était d’abord et avant tout un auteur, un écrivain, un passionné de lecture et un rat de bibliothèque. Son amour du livre était immense. il incarnait aussi la conservation du patrimoine immatériel. Sa plume n’a pas été que romanesque, elle a également été poétique. D’un point de vue social, il était un homme très généreux. Il avait tout type d’amis. Avec des grands intellectuels par exemple, Tchicaya U’ Tamsi, Sony Labou Tansi, Sylvain Bemba, Jean-Baptiste Tati Loutard, Antoine Letembet-Ambili, il passait le plus clair de son temps. Sa production littéraire est éloquente. De plus son célèbre journal ”La Rue Meurt”, qui a fait la pluie et le beau temps de la presse congolaise des années 90 jusqu’au début des années 2000, en est la parfaite illustration”.
Outre cela, affirme-t-il: ”Zounga Bongolo était un grand esprit, et ce recueil de poèmes le certifie avec des mots puissants, larmoyants, pleins d’admiration et de reconnaissance pour ce regretté Soleil qui a franchi la porte du ”sombre sanctuaire” ”Soleil”pour la lumière vivante qu’il a été…”
Dans son avant-propos, l’auteur, Winner Franck Palmers, estime que: ”Zounga Bongolo fut un homme d’exception. Son art résonne encore dans la mémoire collective et continuera à résonner tant que la planète bleue subsistera. Cela corrobore avec le titre de David Gomez Dimixson ”L’aurore demeure”. En demeurant dans l’esprit du texte poétique de ce titre, les écrivains ne meurent pas”.
L’écrivain et critique littéraire Willy Gom, préfacier de ”L’aurore demeure”, relève:”La grandeur et l’immortalité que cette poésie chante à l’égard de Zounga Bongolo sont un mérite indéniable. Cet homme est comme une sorte de météore”.
Autre fait marquant: la série des témoignages faits par d’autres auteurs, des amis, mais également par l’un de ses frères cadets, Fulbert Bongolo. Tous ont vanté les multiples qualités et mérites de Zoungala Bongolo qui, déjà à 17 ans, avait obtenu son Bac. Les générations actuelles et futures devraient s’en inspirer.

Alain-Patrick MASSAMBA

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